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Comment expliquer les pénuries

Crise sanitaire, guerre en Ukraine, désorganisation du commerce mondial, beaucoup de bonnes raisons d’expliquer les pénuries d’approvisionnement, mais sont-elles les bonnes raisons ?
Un petit tour d’horizon montre que les causes sont multiples et qu’à chaque produit s’associe une raison bien différente.

La peur de manquer
La guerre en Ukraine fait peser des menaces sur l’huile de tournesol à venir, elle ne manque pas chez Lesieur dont l’usine tourne H24 pour remplir les rayons des supermarchés littéralement dévalisés par des consommateurs qui stockent frénétiquement, des produits qui pourtant ne manquent pas. Ce même tourbillon touche également l’huile de colza, pourtant pas concernée par l’Ukraine. Les ventes d’huile de tournesol et de colza ont bondi de 29 % en avril en France.
La moutarde, quant à elle, avec un taux de rupture de plus de 10 %, souffre d’une pénurie de matière première. En cause, le Canada qui assure en temps normal 80 % des besoins moutardiers français, a planté 2 fois moins de moutarde en 2020-2021. Ajouté à cela, la sécheresse dont le pays a été victime l’année dernière qui a fait plonger les récoltes. La France produisait plus de 10 000 tonnes de graines de moutarde en 2018, s’est vue infestée par un insecte ravageur qui a diminué de moitié sa production : rien n’à voir ni avec la covid ni avec la guerre en Ukraine, donc !
Les cornichons, presque en rupture, ne connaissent pas de pénurie de culture, L’Inde aligne trois récoltes annuelles. Là, c’est la chaîne logistique qui est défaillante. Un transport trop cher, des containers inexistants, un trafic ralenti entre l’Asie et l’Europe, suffisent pour expliquer le manque d’approvisionnement.
Les confitures sont en rupture chez Intermarché à cause d’un litige entre Andros, le 1e fournisseur et le distributeur : « les produits Andros et Bonne Maman sont momentanément indisponibles dans votre magasin » peut-on voir affiché dans les magasins concernés sans autre explication.

Autant d’explications que de produits donc, mais à n’en pas douter les conséquences de la guerre en Ukraine sur les produits alimentaires sont à venir…

Source : Linéaires – 13 mai 2022

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