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Dans le silence des organes

Si je me réveille un jour sans aucune douleur, c’est que je serai mort !

Des générations ont vécu jusqu’à nous avec une santé qui était le silence des organes.  La formule du professeur Leriche, la vie dans le silence des organes a été reprise par Georges Canguilhem, philosophe des sciences*,  qui résumait l’absence de symptôme comme « l’inconscience où le sujet est de son corps« . Cette innocence organique dont on ne prend conscience que lorsqu’elle n’est plus.

Maintenant, nous sommes dans l’ère de la médecine personnalisée, prédictive, de la nutrition personnalisée et nos vies sont jalonnées d’actes préventifs dont certains se font douloureusement ressentir. Pour aller bien, il faut nous envisager pathologiques en gestation. On ne vous soignera plus par curation : plus de suspens, plus d’angoisse en attente d’un diagnostic. on nous soignera statistiquement avec des probabilités improbables. La fin de la virginité médicale.

Et merde.

Allez ! C’est ma tournée !

 

Le normal et le pathologique

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