Covid ou pas, la tendance du Low était déjà là, bien présente.
Elle a débuté avec le low fat (lait demi-écrémé, devenu la norme aujourd’hui, alors qu’à son lancement au siècle dernier, d’aucuns criaient au scandale et au blasphème !!), low fat qui a contaminé plutôt le rayon laitier puis fromager. Puis le Low sugar qui a fait de tels envahissements que le marché des sodas et colas est majoritairement « light », et que je vous mets au défi de trouver un malabar avec du sucre « normal » !
Les Anglo-saxons parlent de Low Carb, qui a permis au régime des cavernes de se frayer un faible chemin.
Enfin, le Low salt, qui est un vrai rabat-joie lorsqu’il touche le pain ou le fromage, mais a fait de bons progrès dans le rayon du jambon (-25 % de sel en moins, ça compte)
Notre difficulté de créateur de nouveaux produits meilleurs pour la santé mais toujours délicieux, est que d’une part, la réduction de sucre, sel et gras est toujours impactante sur l’organoleptique, et mis à part remplacer ces ingrédients issus du naturel par de la chimie (édulcorants, exhausteur de goût, etc.), difficile de faire des allégements de produits traditionnels. Notre solution est de créer vraiment des produits innovants, modernes, qui n’ont pas de comparaison possible.
Le deuxième soucis est de le faire, car la mention Low-quelque chose implique « Low-goût, aussi.
Notez bien l’extraordinaire succès des supermarchés Low Cost, ce qui se superpose souvent avec Low-qualité… bref. On nivelle par le bas.
La déconsommation (tendance à réduire l’achat de produits industriels) a débuté il y a maintenant 10 ou 15 ans… Suivi par les Low alcohol, elle croit plus ou moins, lentement, car c’est quand même compliqué de retourner à la cuisine tous les jours pour tous les repas. Depuis les confinements, les craintes et stress encaissés plus ou moins bien, nous avons des Low-tout. Low transformé, Low tech, et Low prices pour les Low income.
Je ne crois pas qu’il soit possible de saper la self-estime d’une population mieux que ça ! Pour moi, nutritionniste, qui tente de redonner confiance aux patients qui pensent ne pas mériter le prix d’un vrai poulet ou de pommes de France plutôt que d’Argentine, des jeans chinois plutôt que des vêtements made in ici, qui achètent Low pour se permettre de payer les téléphones portables magnifiques et services associés (4 ou 5G, des app dans tous les sens, des jeux abrutissants qui finissent par nous rendre tous Low Minded.