old server...

Est-ce que ce que l’on mange peut avoir un impact sur les affections de la peau ?

Commençons par l’acné. On entend régulièrement que si on mange « mal », on aura plus de boutons. Qu’en est-il vraiment ?

Les produits laitiers, la viande rouge et les glucides peuvent se décomposer en leucine, un acide aminé essentiel présent dans les protéines. La leucine et le sucre peuvent à leur tour produire de l’insuline et le facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF-1) qui, par différentes voies, peuvent atteindre les récepteurs des androgènes dans tout le corps, y compris la peau. Il en résulte une sébogenèse, une lipogenèse et une kératinisation qui déclenchent une inflammation folliculaire et une prolifération de la bactérie responsable de l’acné, Cutibacterium acnes. Le lait et les autres produits laitiers peuvent également augmenter les niveaux d’IGF-1, ce qui peut modifier les médiateurs hormonaux et augmenter l’acné. Cependant, tous les types de lait ne sont pas considérés comme équivalents en ce qui concerne l’acné. D’après le Dr. Shi[1], lorsque le lait est partiellement ou entièrement écrémé, les industriels ajoutent des protéines de lactosérum qui peuvent favoriser l’acné. Par conséquent, elle affirme que pour les problèmes d’acné, il est préférable de consommer du lait entier et bio, même s’il est plus gras donc qu’il ne faut pas en abuser. Le lait écrémé est le plus acnégène,

En ce qui concerne le psoriasis, une revue systématique de 55 études[2] a montré que l’obésité pouvait être un facteur d’aggravation. D’autres données suggèrent que l’alcool peut diminuer la réponse au traitement et est lié à un psoriasis plus sévère. En outre, un régime sans gluten ou des suppléments de vitamine D peuvent aider certaines strates de la population atteinte de psoriasis. Il n’existe pas de régime capable de guérir de la maladie, mais l’adhésion à un régime méditerranéen a été associée à une moindre sévérité du psoriasis[3]. Il faut donc favoriser les fruits, les légumes, les céréales complètes, les produits laitiers sans graisse ou à faible teneur en graisse, les viandes maigres, comme la volaille et le poisson, les haricots, les œufs et les fruits à coques.

Source : Adobe Stock

Concernant la dermatite atopique, une méta-analyse[4] a étudié l’effet des synbiotiques (combinaison de prébiotiques et probiotiques) pour le traitement. Ces chercheurs ont constaté que les synbiotiques ne prévenaient pas la dermatite atopique, mais qu’ils pouvaient aider à la traiter chez les adultes et les enfants de plus d’un an. En outre, les synbiotiques sont plus bénéfiques que les probiotiques dans le traitement de la maladie, bien qu’il n’existe pas d’études comparatives directes. Par ailleurs, la méta-analyse a également révélé que les prébiotiques seuls peuvent réduire la gravité de la dermatite atopique. Cependant, l’Académie américaine de dermatologie n’émet aucune recommandation sur la consommation de prébiotiques ou de probiotiques pour la dermatite atopique. Le plus grand bénéfice sur la dermatite atopique a été attribué[5] à la supplémentation en vitamine D, suivie de la vitamine E, des probiotiques, de l’huile de graines de chanvre, de l’histidine et du thé oolong.

La rosacée semble être négativement influencée par le soleil, l’alcool, le chocolat, les plats épicés et la caféine. Ces aliments peuvent activer les récepteurs cutanés et les neurones sensoriels, qui peuvent libérer des neuropeptides agissant sur les mastocytes dans le sang, entrainant des bouffées vasomotrices.

[1]  Vivian Shi, MD, associate professor of dermatology at the University of Arkansas for Medical Sciences, Little Rock

[2] Ford AR, Siegel M, Bagel J, et al. Dietary Recommendations for Adults With Psoriasis or Psoriatic Arthritis From the Medical Board of the National Psoriasis Foundation: A Systematic Review . JAMA Dermatol. 2018;154(8):934–950.

[3] Barrea L, Balato N, Di Somma C, Macchia PE, Napolitano M, Savanelli MC, Esposito K, Colao A, Savastano S. Nutrition and psoriasis: is there any association between the severity of the disease and adherence to the Mediterranean diet? J Transl Med. 2015 Jan 27;13:18.

[4] Chang Y, Trivedi MK, Jha A, Lin Y, Dimaano L, García-Romero MT. Synbiotics for Prevention and Treatment of Atopic Dermatitis: A Meta-analysis of Randomized Clinical Trials. JAMA Pediatr. 2016;170(3):236–242.

[5] Rustad AM, Nickles MA, Bilimoria SN, Lio PA. The Role of Diet Modification in Atopic Dermatitis: Navigating the Complexity. Am J Clin Dermatol. 2022 Jan;23(1):27-36.

Laisser un commentaire