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Très faim ? Conflit sensoriel dans le cerveau

Koh Lanta : pas mangé depuis trois jours, Denis vous offre de bons gros asticots. Dégoutés ? Probable ! Mais que voit votre cerveau ? Des calories, il me faut ça… et c’est ainsi qu’on se retrouve à dévorer ce machin gluant.

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Eh oui, on constate qu’en situation de survie, le cerveau fait des compromis entre les valeurs appétitives et aversives de la nourriture.

Une étude récente étudie ce comportement chez les drosophiles, et montre que l’activité neuronale d’une population spécifique de neurones projetant vers une région déterminée du cerveau représente le choix alimentaire pendant le conflit sensoriel.

Pour démontrer ces liens, plusieurs types de nourriture ont été proposées à des drosophiles privées de nourriture pendant différentes durées. Les deux options alimentaires : une sucrée (saccharose uniquement), avec croissance de la concentration de sucre, et une aigre-douce (saccharose + quinine) ne variant pas. Pour précision, le sucré est synonyme d’aliment nutritif tandis que l’amer est généralement associé à un aliment contenant potentiellement des toxines.

On constate que les drosophiles préfèrent l’option aigre-douce à forte concentration en saccharose plutôt que l’option sucrée faiblement concentrée, car meilleure mais moins nutritive. Cependant, plus la concentration de cette dernière augmente, plus les mouches la préfère. Il y a donc un changement de préférence dose-dépendant : quand l’option sucrée est suffisamment concentrée, elle est préférée vs un aliment autant sucré mais moins agréable au goût, goût synonyme de danger. Il y a donc un évitement du danger par ce choix.

De plus, on constate que, à concentrations égales, au bout d’un certain temps, on atteint un point de préférence égal entre les deux options. Il semble donc que l’on puisse atteindre un équilibre entre sensation gustative externe et état de fin interne dans ce cas précis. Les mouches affamées compromettraient donc les valeurs d’appétit (sucré) et d’aversion (amer) de la nourriture dans la prise de décisions d’alimentation.

Dans ces études, c’est le rôle des neurones qui est étudié, ce qui permet de voir que les choix alimentaires sont régis par un ensemble neuronal décisionnel bien particulier.

Il est également intéressant de noter que l’expérience passée joue un rôle sur la décision finale du mangeur.

Source : Sareen P et al., 2021, A neuronal ensemble encoding adaptive choice during sensory conflict in Drosophila

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