L’hormone GDF15 a la faculté de couper la prise alimentaire en agissant presqu’exclusivement sur un petit groupe de cellules à la base du cerveau, et qui sont aussi impliquées dans la survenue de nausées et vomissements.
Les premiers essais ont confirmé qu’elle supprime l’appétit chez l’humain, mais aussi provoque des nausées et vomissements. Les recherches visent un effet anti-obésité.
Mais on sait aussi qu’elle est produite en abondance en début de grossesse, dans le placenta, puis dans le sang maternel, contribuant aux nausées qui concernent 7 femmes enceintes sur 10 ! Il y a même entre 1 et 3 % de femmes qui ont une forme sévère de maux de grossesse, pouvant aller jusqu’à la perte de poids ou à la déshydratation, et hospitalisation. Ces femmes ont des teneurs de GDF15 plus élevées que les autres, mais il y a autre chose. Les recherches indiquent une mutation génétique qui emprisonnerait cette hormone dans les cellules, ces sujets ont alors un faible taux circulant.
Les femmes avec un faible taux avant grossesse sont comme « hypersensibles » à cette hormone brutalement synthétisée en abondance et sont malades.
Il existe donc deux approches différentes pour le traitement de cette pathologie : désensibiliser les femmes au GDF15 en augmentant ses niveaux avant la grossesse ou bloquer son action pendant la grossesse
GDF15 linked to maternal risk of nausea and vomiting during pregnancy – S. M. Lockhart, S. O’Rahilly et al. – Nature (2023)