L’étude ESTEBAN dont nous vous avons déjà parlé dans ce blog, a permis de mesurer la présence de 18 biomarqueurs organochlorés spécifiques (test sanguin) et 9 biomarqueurs chlorophénols (test urinaire), chez 755 enfants (6-18 ans) et 1659 adultes (18-74 ans).
Par rapport aux données de l’Étude Nationale Nutrition Santé (ENNS) de 2006-2007, cette étude montre une diminution des niveaux d’exposition à 5 familles de pesticides et de certains OCS, organophosphorés spécifiques, chez les adultes qui vivent en France métropolitaine (à une exception, le métabolite de la deltaméthrine). Mais grands et petits ne sont pas toujours exposés aux mêmes substances.
Et là, vous allez être surpris !
En effet, l’étude montre que l’imprégnation augmentait avec l’âge et l’indice de masse corporelle. Elle augmente avec la consommation d’œufs, de poissons, de produits de la mer, de matières grasses, de fruits et légumes. Mais la consommation de viandes, de laitages, ainsi que les productions domestiques (jardin, élevage) ou les produits issus de l’agriculture biologique semble la diminuer.
Quant à l’exposition environnementale à ces substances, une faible aération, l’utilisation de répulsifs corporels, la présence dans l’habitat de plantes d’intérieur, le fait de vivre en périphérie plutôt qu’en ville, et de posséder une pelouse semblent être associés à de hauts niveaux d’imprégnation…. la ville, rien de plus sûr ?
Enfin, certaines professions sont plus à risque notamment celles exposant aux poussières (végétales, animales, sol arable), les professions liées à l’agriculture, au maraîchage, à la vente de fleurs et d’autres cultures, à l’usinage et au traitement du bois, et à la production ou à l’utilisation de pesticides. Dangereuse vie à la campagne !
L’étude Esteban a permis de constater une baisse des niveaux d’imprégnation aux pesticides et autres substances mesurées, comparables à ceux retrouvés en Europe.
Adopter une consommation alimentaire variée intégrant des produits de l’agriculture biologique, respecter les conditions d’utilisation des insecticides au domicile et aérer régulièrement son intérieur devraient permettre de faire diminuer encore ces taux d’imprégnation.
Alix de REYNAL, NutriMarketing
Nouvelles données sur l’exposition aux pesticides de la population française par Santé publique France. Nathalie Barrès – Actualités Médicales – 17 déc. 2021