Future of delicacy
Oui : je le dis et le répèrte : il n’y a pas possibilité d’équilibre alimentaire sans plaisir : celui-ci est le language du corps satisfait de vois ses besoins assouvis.
Mais à mesure que le monde devient obèse, il faut bien agir ou réagir (agir une 2nde fois).
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Pourra-t-on encore manger ce qu’on veut, quand on en aura envie ? Certainement non !
Les raisons sont d’ordre nutritionnel et santé, mais aussi socio-culturelles.
Pour les premières, il semble évident que nous ne pouvons consommer autant de calories que nos parents et grands parents. Alors qu’ils absorbaient respectivement 2500 et 3000 calories quotidiennement, nous n’en consommons que 1800 pour une femme adulte peu active, et 2200 pour son homologue masculin.
Comment alors pourrait on se permettre les aliments facultatifs (pâtisseries, sucreries, chocolats, grignotages divers, boissons sucrées ou alcoolisées… ) quand on est bien obligés de prioriser les aliments essentiels (fruits et légumes, légumineuses et céréales, laitages et fromages, un peu de poisson, œuf ou viande, un peu de bonnes huiles) ? Bientôt, le Paris Brest sur permission exceptionnelle ?
Ces écarts qu’on observe encore entre l‘offre alimentaire toujours gourmande ou appétissante, et nos besoins qui se réduisent, entraînent inexorablement le surpoids, puis l’obésité si on n’y réagit pas.
Imaginez seulement ! Jules Verne aurait pu nous le faire aussi : dans un monde meilleur où tout est fait pour votre santé, tout est mis en œuvre autour de vous, pour votre bien. Il ne vous est livré que les aliments qui vous conviennent (une analyse épigénétique et génétique aura été faite déjà in utero ! On sait exactement ce qu’il vous faut et ce qui vous est interdit). Les quantités sont strictement contrôlées afin que votre poids corporel soit parfait. Evidemment, les contenus nutritionnels sont éprouvés, dosés, vérifiés. Dans cette configuration, pas d’excès, vos risques nutritionnels sont proches de zéro.
Toutefois, des épidémies de déprime touchent certaines catégories d’individus – ceux qui sont issues de populations gauloises gourmandes et festives. Pour les soigner, ils ont droit une fois par an à une cuisse de sanglier et à un Paris Brest. Sur ordonnance. Certains autres se verront soigner leurs coups de blues avec un Carambar !
Au XXIe siècle dans les lieux branchés des cités, impossible d’allumer une clope ni de se faire un soda : tout le monde vous dévisagerait, peut-être même, vous dénoncerait à la police nutritionnelle qui circule de plus en plus, parfois en caméra cachée, afin de chasser les mauvais éléments qui ne prennent pas soin de leur alimentation et qui coûtent trop cher à la société.
Ils vont illico en salle de dégrisement, désintoxication au sucre, aux boissons alcoolisées, au saucisson et autres beurre de cacahuète.
Oui je vous rassure : vous rêvez. Mais ne croyez pas que vous y échapperez.
La bien-disance alimentaire contrôle déjà certains groupes de Millenials. Nul doute que votre liberté est déjà tronquée. Alors quel avenir pour la gourmandise ?
L’industrie alimentaire et les parts d’estomac
Il faut bien le comprendre : les parts d’estomac se réduisent. Nous mangeons moins, ou en tous les cas, devons moins manger. Certains mets sont fatalement consommés avec moindres fréquence et quantité. C’est déjà le cas pour les charcuteries les plus grasses, pour les boissons alcoolisées, certaines viandes nobles, pour les pâtisseries et autres douceurs.
Si vous êtes concernés par la teneur importante en sucre ou en gras des aliments que vous produisez, il est prioritaire de revoir votre stratégie.
En France et dans les pays où le plaisir et la gastronomie tiennent une grande place (l’Europe du Sud, en général), vous aurez l’opportunité de poursuivre vos activités en proposant des doses plus petites, des formats mini, des alliances inédites pour améliorer le profil nutritionnel du plat final. Par exemple, experts du pâté, proposez des griottes compotées, des crackers de céréales complètes, des billettes de pâté saupoudrées de pomme en poudre…. Bref. Créez afin d’être plus équilibré tout en étant gourmand, afin d’être plus moderne, plus pratique, plus polyvalent. Qui peut se permettre de sortir sa boîte de pâté pour déjeuner au bureau ? Alors qu’un étui de billettes enrobées de parcelles de figues ou de baies séchées : oui.
Vous préparez des biscuits, des tablettes de chocolat ? Il faut impérativement revoir les dosages, les portions, les étuis de présentation. Les consommateurs évitent le rayon tablettes ou biscuits car il sait que les tentations sont immenses. Mais s’il se refuse à passer à l’acte pour un sachet de 200 g, il craquera plus aisément pour une mini-portion. Car après tout ! Qui n’a jamais besoin d’un petit coup de pouce de temps en temps ?
Paradoxe de l’industrie alimentaire
Vous produisez des aliments qui vont, précisément, apporter de la satiété : donc couper l’envie du réachat. Paradoxe. Frein majeur.
Sachant que nous sommes dans un pays où la mémoire alimentaire est durable, et que la variété qui est une exigence, nous impose des choix multiples (et donc, une infidélité quotidienne), il est important de séduire, faire rêver, et…. « laisser sur sa faim » !
Donc faire des petites portions. Vous me suivez ?
Vous serez réacheté car votre produit sera réputé et expérimenté pour sa « légèreté » ou disons plutôt sa compatibilité avec le poids corporel. Quel que soit votre catégorie de produit, riche ou non : vous devez « laisser le consommateur sur sa faim ».
Choisir des aliments « sains » : attention aux leurres !
Les gens savent tous que les consommations de sucres sont trop élevées, en général. Aussi recherchent-ils des offres plus saines, affichant une richesse en protéines ou une mention « moins sucré » par exemple. Ils choisissent alors des produits qui leur semblent sains, à base de céréales, de laitages, de fruits… : croquettes de petit-déjeuner, des granolas, des milk shakes ou des yaourts … mais tous ces aliments sont très sucrés.
Une intéressante étude a cherché à savoir comment la consommation excessive de sucre, en particulier dans un aliment considéré comme «sain», affecte la consommation ultérieure tout au long de la journée?
Cette recherche[1] examine les effets interactifs des signaux sensoriels (satiété) et des indices normatifs (surveillance intentionnelle de ce que l’on devrait manger en fonction des connaissances sur la santé) sur la prise alimentaire ultérieure. Il est démontré que les individus consommeront plus de collations lorsqu’ils ont l’impression d’avoir consommé des aliments sains , que ceux-ci le soient vraiment ou non.
En d’autres termes, le sucre, la santé perçue et la satiété sont liés et peuvent induire une surconsommation[2]