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La mortalité infantile en France est en hausse

Alors que les Français passaient pour être excellents en médecine néonatale, voici de mauvais chiffres publiés par l’INSERM. Les faits sont là, comme l’atteste l’alerte lancée par le Professeur Martin Chalumeau, coordinateur d’une étude INSERM qui révèle une augmentation significative et inquiétante du taux de mortalité infantile depuis 2012 en France.

Alors que la France occupait une confortable place dans le classement des pays ayant les taux de mortalité infantile (TMI) les plus faibles d’Europe au cours des dernières décennies (7ème rang en 1989), elle a dégringolé au 25ème rang en 2017 : le TMI n’a cessé de décroitre dans certains pays comme la Finlande, l’Islande, le Japon et la Slovénie, alors qu’on observe une hausse en France. On compte aujourd’hui dans notre pays 3,5 décès pour 1000 naissances vivantes en 2017, soit 1200 décès d’enfants de moins d’un an en plus que la moyenne des autres pays. Près d’un quart des décès sont survenus au cours du premier jour de vie et la moitié au cours de la période néonatale précoce (7 premiers jours de vie). De ce fait, la France s’éloigne de la situation d’autres pays ayant des économies développées.

Aujourd’hui, les chercheurs ont formulé quelques pistes explicatives : parmi elles, la santé maternelle avant et pendant la grossesse (âge au moment de la grossesse, IMC, tabagisme). En effet, des études ont montré que :

  • Le pourcentage de mères âgées de 35 ans et plus est passé de 12,5 à 21,3 % entre 1995 et 2016
  • La proportion de femmes obèses a augmenté de 7,5 à 11,8 % entre 2003 et 2016.
  • ¼ des femmes qui ont accouché en 2018 sont nées à l’étranger, une proportion en augmentation, alors qu’il a été montré que leur risque de problèmes maternels et fœtaux est plus élevé que celui des femmes nées en France.

Cependant, il n’y a pas suffisamment de données pour affirmer des hypothèses ; les chercheurs souhaitent la mise en place d’un recueil systématique de paramètres (cause du décès, sexe, âge gestationnel à la naissance, information sur les parents, possibles malformations, …).

Il est urgent que les pouvoirs publics s’emparent de cette problématique et approfondissent les recherches pour comprendre les causes et préparer des actions correctives. Espérons que ces résultats agissent comme un électrochoc et que ce sujet devienne une priorité de santé publique.

 

 

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