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La guerre en Ukraine obligera-t-elle les entreprises à reformuler ?

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a un impact sur l’approvisionnement alimentaire mondial.

La Commission européenne a déclaré le 23 mars 2023, que la disponibilité des aliments n’est actuellement pas en jeu dans l’UE, puisque le continent est largement autosuffisant pour de nombreux produits agricoles. Mais elle a toutefois reconnu la flambée des prix mondiaux des produits de base, la hausse des prix des denrées alimentaires et l’augmentation du coût des intrants pour les agriculteurs, tels que les aliments pour animaux, l’énergie et les engrais.
L’Ukraine est le quatrième fournisseur alimentaire extérieur de l’Union européenne, fournissant 52 % de nos importations de maïs, 19 % de notre blé tendre et 23 % de nos huiles végétales.

Les associations professionnelles (huiles, céréales, feed) ont fait part de leurs inquiétudes et ont déjà prévenu que l’incapacité à importer d’Ukraine créerait de « graves pénuries », à la fois pour les industries de l’alimentation animale et humaine.
Les prix mondiaux des produits de base s’envolent – blé, maïs et huile de tournesol (ainsi que des ingrédients dérivés du tournesol tels que l’émulsifiant, la lécithine) sont montés en flèche. Pour maintenir des prix abordables, la Commission européenne a suggéré aux États membres de réduire les taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et elle a encouragé les opérateurs économiques à « contenir » les prix de détail. A la lumière de la flambée des prix, de nombreux fabricants réévaluent leur approvisionnement en ingrédients, tandis que certains n’ont d’autres choix que de reformuler. Aviko, qui fait frire la moitié de ses produits dans de l’huile de tournesol, achète 70 % de cette huile en Ukraine. Comme les approvisionnements en provenance d’Ukraine ont cessé, l’entreprise est contrainte de se tourner vers des huiles alternatives.
Mais reformuler représente un véritable challenge : il faut tenir compte de la sécurité d’approvisionnement des alternatives, car Il ne sert à rien de reformuler pour découvrir que l’alternative n’est pas disponible quelques mois plus tard.
Cela peut également signifier l’introduction d’un allergène sur l’emballage, si l’on passe de la lécithine de tournesol à la lécithine de soja, ou l’utilisation d’une alternative moins clean label.
Il faut également prendre en compte l’impact potentiel sur le produit final en termes de goût, de texture, de transformabilité et de durée de conservation. Certains outils analytiques peuvent aider à accélérer cette évaluation, comme les tests accélérés pour l’oxydation de l’huile ou la microscopie pour étudier les changements de la microstructure, mais elle reste indispensable.
Puis, il faut adapter les emballages en modifiant les informations liées à la reformulation.

Ainsi, reformuler est un parcours long et coûteux dont certains ne pourront sans doute pas faire l’économie.

(Source : FI Global, War in Ukraine forces brands to reformulate: ‘There may be no other option’ – Niamh Michail – Mar 25, 2022)

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