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Comment définir la portion idéale ?

Peut-être n’avez pas toute conscience de ce qui est vendu en « portion » et l’inadéquation de celle-ci avec vos véritables besoins alimentaires ?  Vous avez remarqué ? Au restaurant, on est surpris de la taille de l’assiette servie … mais on finit tout. Une cannette de 33 cl représente 3 verres pris à la maison…. et on la termine « pour la finir » et parce qu’elle ne peut pas être refermée !

Consommer une portion ajustée aux besoins nutritionnels de chacun serait idéal pour parvenir au bon équilibre alimentaire, mais la mise en pratique se révèle complexe.

Boucle d’or et les 3 ours

http://leschosettes.canalblog.com/archives/2009/03/index.html

En effet, les données du CREDOC* montrent une perte des notions de quantités à consommer au quotidien, surtout dans les familles défavorisées nutritionnellement. Elles montrent également que les portions servies aux enfants issus de familles les moins diplômées sont plus importantes que celles servies aux enfants issus de milieux plus favorisés, notamment pour ce qui concerne les plats cuisinés, la charcuterie, les sandwiches, les biscuits sucrés ou encore les jus et les nectars de fruits. L’évolution de la taille des contenants a sans aucun doute contribuer à brouiller les repères quant aux quantités à servir.

Et cette perte de repères a des conséquences majeures sur la gestion du poids et toutes ces conséquences – une portion servie étant une portion consommée !

Un groupe de réflexion** initié par le département de Nutrition de Nestlé France à plancher pour identifier et comprendre les déterminants de la portion. Il arrive à la conclusion que :

  • La « juste portion » n’est ni normée, ni injonctive, mais doit être adaptée au sujet auquel elle se rapporte (besoins physiologiques particuliers, faim, âge, mode de vie, habitudes et fréquences de consommation, environnement socio-culturel).
  • Afin d’établir des portions acceptables, il faut prendre en compte les habitudes de consommation réelles et s’adapter aux représentations socio-culturelles de chaque pays, notamment auprès des populations les plus défavorisées et tenter de les faire évoluer progressivement.
  • Il faut ajouter une dimension hédoniste à la consommation, sachant que le plaisir permet d’améliorer la qualité des choix alimentaires***,
    et en intégrant un expérience visuelle, olfactive, gustative…, tend à opter pour des portions plus modérées****, alors que des concepts basés sur la nutrition***** ne fonctionnent pas et risquent d’accroître la dissonance cognitive entre les attitudes hédonistes et les attitudes rationnelles, produisant un effet contre-productif.
  • Enfin, les comportements alimentaires étant très variables d’un individu à l’autre, il faut favoriser le « manger en pleine conscience », écouter ses sensations alimentaires qui régulent sa faim, sa satiété, son rassasiement. Donc, sans écran !

Alors, ne devient-il pas adapté d’inscrire sur les emballages des produits du quotidien, des messages du genre : « à adapter selon votre faim »… ou à inscrire : quantité pour un enfant, pour une femme, pour un ado…

Alix de REYNAL

 

*Données de l’enquête CCAF (2013/2016 – carnets alimentaires sur 7 jours) incluant 1354 enfants de 3 à 17 ans. 

**Groupe de réflexion initié par le département de Nutrition de Nestlé France -Sandrine Monnery-Patris, Chargée de recherches INRAE – Pascale Hébel, CREDOC – Ghislain Grodard, Diététicien-nutritionniste – Marie-Josèphe Amiot-Carlin, Directrice de Recherches INRAE

*** Monnery-Patris et al, (2016) : “Explicit and implicit tasks for assessing hedonic-versus nutrition-based attitudes towards food in French children”. Monnery-Patris et al, (2020) : “Effect of a pleasure-oriented intervention on the nutritional quality of midafternoon snacks and on the relationship between food liking and perceived healthiness within mother-child dyads”. Lange et al, (2020) : “Portion size selection in children: Effect of sensory imagery for snacks varying in energy density”. 

****Cornil & Chandon (2016) : “Pleasure as an ally of healthy eating? Contrasting visceral and Epicurean eating pleasure and their association with portion size preferences and wellbeing”. 

*****Petit and al (2016) : “Health and Pleasure in Consumers’ Dietary Food Choices: Individual Differences in the Brain’s Value System”. 

 

 

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