old server...

Inégalités des Français face au surpoids et à l’obésité, le Sénat réagit

L’OMS alerte depuis 1997 sur la première épidémie non infectieuse de l’histoire de l’humanité. Au printemps 2022, l’organisation s’alarme à nouveau de la hausse de la prévalence du surpoids et de l’obésité en Europe dans le contexte post-covid, et constate l’impossibilité d’enrayer la progression du phénomène : pas un seul État européen n’est en mesure d’inverser la tendance !

La France avec 1 adulte sur 2 en surpoids et 17 % d’obèses fait pourtant figue de « bon » élève, mais cela signifie tout de même, une réduction de 2,3 ans de durée moyenne de vie pour les Français ! (OMS & OCDE).

La crise covid n’a rien arrangé et les plus faibles sont les plus touchés.

Dans l’Union européenne, note l’OCDE, les femmes et les hommes du groupe aux revenus les plus faibles sont respectivement 90 % et 50 % plus susceptibles d’être obèses que leurs homologues du groupe aux revenus les plus élevés. Cet écart s’est accru en France depuis les années 1990 : selon l’enquête Obépi- Roche de 2020, en 23 ans, le taux d’obésité s’est, en effet, accru de 4 points chez les cadres, mais de plus de 9 points chez les ouvriers et de 10 points chez les employés. 75 % des enfants en surpoids ou en obésité sont issus des catégories populaires et inactives ; les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres.

La répartition géographique n’est pas homogène non plus.

A une alimentation déséquilibrée – 36 % des calories ingérées par les adultes et 46 % de celles ingérées par les enfants proviennent d’aliments ultra-transformés (AUT) : dont la matrice a été affectée par des procédés industriels et/ou contenant des additifs ou substances industrielles – s’ajoute une sédentarité excessive. Seuls 5 % des adultes ont une activité physique suffisante. Sans compter les facteurs individuels – génétique, microbiote, facteurs traumatiques, etc. – dont on soupçonne les effets néfastes sans en apprécier l’importance à ce stade des connaissances.

Aussi, le législateur préconise entre autres :

  • de financer de nouveaux travaux de recherche en précisant les axes de l’ANR ou du PHRC, notamment pour évaluer les liens entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’obésité.
  • de confier à l’éducation nationale la conception d’un module de formation obligatoire au goût et à la pratique de la cuisine dès l’école primaire.
  • d’interdire tous dispositifs marketing ludiques visant à capter l’attention des enfants (jeux, concours, mascottes), conformément aux recommandations du HCSP.
  • de faire évoluer l’algorithme et l’affichage du Nutri-Score pour mieux prendre en compte les aliments ultra-transformés
  • d’expérimenter la distribution de chèques alimentation ciblés sur les ménages les plus précaires.
  • de réglementer les teneurs en nutriments (sucres ajoutés, acides gras saturés et sel) de produits ciblés en raison de leur rôle dans le dépassement des apports recommandés et selon la marge de manœuvre possible.
  • d’interdire, sur l’exemple anglais, les promotions commerciales en grande distribution sur une liste de produits trop sucrés, salés ou gras ainsi que les stratégies marketing incitant à leur achat (emplacements délibérés dans les magasins).
  • de réguler l’installation des nouveaux restaurants de restauration rapide (« fast-foods ») à proximité des écoles, collèges et lycées.
  • De rendre accessible l’activité physique et sportive sur tout le territoire par des engagements au sein des contrats locaux de santé (horaires d’ouverture des équipements élargis, aides financières pour les licences sportives, etc.).

http://www.senat.fr/rap/r21-744/r21-7441.pdf

Laisser un commentaire