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Danger de la biodisponibilité du curcuma dans les compléments alimentaires

Il est d’usage que les compléments alimentaires contiennent des ingrédients sélectionnés pour leurs propriétés, pouvant provenir du monde entier. C’est par exemple le cas du curcuma, plante originaire d’Asie dont on consomme le rhizome, que l’on retrouve dans de nombreux compléments alimentaires pour ses propriétés antioxydantes et bénéfiques sur les articulations, le système hépatique, digestif, nerveux et cardio-vasculaire.

Source : Mr Plantes

Avant que l’ingrédient ne soit autorisé en France, des études ont été menées pour vérifier son innocuité. A cette occasion, l’EFSA a fixé la dose journalière admissible à 3 mg/kg de poids corporel/jour. Jusqu’ici, tout va bien : la consommation réelle de la population est bien en dessous de ce seuil, elle n’est évaluée qu’à 27 mg par jour pour les plus grands consommateurs de cette épice. Pour éviter que la consommation alimentaire associée à la prise de complément alimentaire ne permette une trop grande absorption, la quantité de curcuma dans les compléments alimentaires a été restreinte à 2,55 mg/kg de poids corporel/jour. Mais cette semaine, l’Anses a rendu un avis venant préciser les modalités de cette restriction …

Dans le cas où la curcumine, principal composé du curcuma qui lui confère ses propriétés et sa couleur jaune, est sous forme classique, aucun problème. Mais il s’avère qu’on trouve sur le marché de plus en plus de formulations qui augmentent la biodisponibilité et les effets de la curcumine, alors qu’elle est normalement très peu disponible et qu’elle est éliminée très rapidement par l’organisme. Ainsi, même si la DJA n’est pas dépassée, ces formulations peuvent présenter un risque d’effets indésirables pour la santé. De plus, les fabricants précisent rarement si la formulation est classique ou non. Ainsi, difficile pour le consommateur de savoir si son complément alimentaire est potentiellement dangereux. A ce jour, l’Italie a recensé une vingtaine de cas d’hépatite en lien avec des compléments alimentaires contenant du curcuma et la France a enregistré plus de 100 signalements, donc 15 hépatites. Pour prévenir les intoxications, l’Anses recommande aux metteurs sur le marché de partager les données de biodisponibilité afin qu’une DJA spécifique puisse être définie. D’une manière plus générale, l’Anses déconseille la prise de ces compléments alimentaires aux personnes souffrant de pathologies des voies biliaires et aux personnes traitées avec des anticoagulants, des anticancéreux et des immunosuppresseurs.

Mais comment une reconnaître une formule classique et une nouvelle formule ?

Sur la liste des ingrédients, la présence de poudre de rhizome de curcuma ou d’extraits de curcuma enrichis ou non en curcumine vous indiqueront que la formule est classique. En revanche, les formules plus complexes contenant de la pipérine, de l’huile essentielle de curcuma ou encore des termes plus compliqués comme complexe phytosomal, micelle, nanoparticules colloïdales, encapsulation par cyclodextrines… doivent vous mettre sur la piste de formulations qui augmentent la biodisponibilité de la curcumine.

 

Constance Goujard

NutriMarketing

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