Une personne sur dix dans le monde est affectée par le diabète de type 2 et la fréquence augmente avec l’âge. S’installant de manière insidieuse, le diabète de type 2 résulte d’une baisse de la sensibilité des cellules à l’insuline liée à l’obésité et à la sédentarité.
Une analyse des données existantes effectuée par des chercheurs américains publiée dans Mayo Clinic Proceedings montre que l’ajout de fructose – que ce soit sous forme de saccharose ou sous forme de sirop de maïs à haute teneur en fructose (très utilisé dans les produits sucrés), est délétère sur la santé humaine et animale.
En effet, le fructose contenu dans le sirop de maïs représente près de 50 % du poids de l’additif sucré, en revanche, il ne représente que 1 % d’une pêche mûre. Outre le fructose, le fruit ou le légume entier apporte également de l’eau des fibres, des antioxydants, … Ils ont donc une densité nutritionnelle bénéfique pour l’organisme que n’a pas le sirop de maïs.
Les scientifiques rappellent également qu’environ 40 % des adultes américains ont déjà un certain degré d’insulinorésistance et à peu près autant développeront un véritable diabète. En France, 4,6 % de la population serait globalement diabétique de type 2, mais l’Inserm considère que ce pourcentage est « largement sous-estimé », car « 20 % des personnes diabétiques âgées de 18 à 74 ans ne sont pas diagnostiquées. »
Or, le fructose stimule des modifications métaboliques qui favorisent le stockage des graisses dans le tissu abdominal. Ce mécanisme, s’il était adapté à nos ancêtres qui avaient un accès limité au fructose disponible (essentiellement les fruits mûrs), devient en revanche obsolète pour les populations actuelles qui souffrent d’excès.
Ce lointain intérêt est devenu un vrai inconvénient quand on sait que l’ajout de sucres est largement répandu dans l’industrie agro-alimentaire – avec le saccharose d’abord (sucre associant une molécule de glucose et une de fructose), puis avec les sirops de maïs qui peuvent contenir jusqu’à 65 % de fructose.
Le fructose alimente ainsi l’épidémie de diabète de type 2 et les recommandations sont encore loin d’être suivies. On rappelle que l’ANSES recommande de ne pas consommer plus de 100 g de sucres par jour (hors galactose et lactose) et pas plus d’une boisson sucrée (en privilégiant les jus de fruits).
Source : DiNicolantonio J. et al., 2015, Added Fructose : A Principal Driver of Type 2 Diabetes Mellitus and Its Consequences, Mayo Clinic Proceedings, Vol 90, Issue 3, p 372-381