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Flux de micronutriments en Europe et inégalités

On ne fait pas forcément le lien directement mais les flux commerciaux agricoles exercent une influence conséquente sur l’abondance des micronutriments à travers le monde. En effet, la redistribution des ressources joue sur la sécurité, mais aussi l’insécurité, alimentaire, tout dépend de quel côté on se trouve.

Une étude s’est intéressée de plus près au sujet, en exposant les flux spécifiques de zinc, de fer et de vitamine A à travers l’Europe. Ces nutriments sont ceux pour lesquels on observe le plus de carences chez les femmes en âge de procréer et les enfants à travers le monde.

Principaux flux d’échanges en fer, zinc et vitamine A portés par l’alimentation humaine et animale

Ainsi, entre 2008 et 2012, l’Europe était importatrice nette de fer et de zinc, avec 78 % du fer qui était sourcé dans des régions exposées à des déficiences en micronutriments… de quoi creuser ces inégalités.

A qui sont destinés ces deux nutriments ? Principalement au bétail, avec par exemple 77 % du zinc à travers les importations de soja, 11 % de tournesol et 5 % de colza.

Côté vitamine A, c’est le contraire, l’Europe exporte majoritairement ce nutriment, utilisé principalement par l’alimentation humaine via les abats (93 %) et le lait (5 %).

Alors que ces inégalités ne font malheureusement que s’accroître, ceci ne devrait pas s’arranger de sitôt puisque le réchauffement climatique, avec l’augmentation de CO2 dans l’air peut faire diminuer les niveaux de micronutriments dans certaines cultures, telles que les céréales et les légumineuses.

Réfléchissons donc un peu mieux lorsqu’on consomme : d’où provient cet aliment, quels sont ses nutriments, s’il est animal comment ce dernier a-t-il été nourri, est-ce qu’indirectement cela n’aurait pas contribué à la malnutrition dans le pays d’origine ? Pas toujours facile d’y répondre mais il est intéressant d’y réfléchir. Encore une raison de privilégier le local !

Source : Hoffmann et al., 2021, The micronutrient content of the European Union’s agricultural trade, Ecological Economics 188, 107-118

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