Après deux années de Covid, le rapport 2022 du Secours catholique s’est penché sur les budgets des ménages pendant la crise sanitaire, et décrit les caractéristiques sociodémographiques, les situations et les ressources de celles et ceux qui ont sollicité un accompagnement*.
La première demande est l’écoute, vient ensuite l’aide alimentaire (1e demande en 2011), devançant l’aide au paiement des loyers et factures, et les vêtements.
Les familles monoparentales (mères isolées) (25.2 %) et d’hommes seuls (22.4 %), sont les profils les plus rencontrés.
Les étrangers représentent 7,7 % de la population vivant en France, mais 50 % des ménages rencontrés par le Secours catholique. Cette part est en hausse depuis 10 ans, traduisant une précarité grandissante.
Le niveau de vie médian des personnes accueillies au Secours catholique était de 548 € en 2021, soit 93 % des personnes rencontrées étaient sous le seuil de pauvreté, et 69 % sous le seuil d’extrême pauvreté. Leur reste à vivre (alimentation & loisir) médian n’est que de 5 € par jour et par personne, en diminution de 0,50 à 1 € par rapport au budget avant crise. Il faudrait au minimum 7 € par jour pour s’alimenter correctement.
60 % d’entre eux sont inactif, 16 % actifs, les ¾ en emploi précaire. Cependant, un tiers aurait droit au RSA et ne le demande pas par ignorance ou parce que la procédure est trop compliquée.
Le Secours Catholique constate que les femmes seules ont été les plus affectées par les effets de la crise sanitaire.
Moins visées par les aides d’urgence, elles ont été plus nombreuses à se tourner vers le Secours catholique durant la crise sanitaire, et après. Elles occupent plus souvent des emplois précaires, qui ont été supprimés pendant la crise, entraînant des diminutions de revenus déjà faibles.
Même si les mères isolées ont bien été aidées à traverser la crise sanitaire, en revanche, elles se sont encore appauvries sur la période. Elles ont en effet vu leur niveau de vie mensuel médian passer de 730 € avant la crise, à 710 € deux ans après.
Et, comme pour tous les ménages en situation de précarité, l’inflation pourrait venir alourdir encore le poids des dépenses contraintes dans des budgets déjà fragiles.
*En 2021, le Secours catholique a accompagné 491 200 adultes et 447 400 enfants.