C’est l’avis de deux responsables de l’Institut Curie. Ils expriment leurs réserves quant au projet de loi sur la fin de vie. Le Pr Carole Bouleuc et le Dr Alexis Burnod souhaiteraient voir se développer les unités de soins palliatifs
Et de rappeler que donner la mort à un impact sur les soignants.
Cependant, Le verdict de la récente Convention citoyenne sur la fin de vie est tout aussi clair : une majorité (75,6 %) des 184 Français tirés au sort s’est déclarée en faveur de l’aide médicale à mourir.
Face à cette forte demande sociétale, le gouvernement souhaite répondre rapidement. Mais les médecins sont divisés. L’ordre des médecins se dit « défavorable à la participation d’un médecin à un processus qui mènerait à une euthanasie ». D’autres sociétés savantes ne cachent pas leur inquiétude.
Au regard de ce qui se passe à l’étranger, l’inquiétude ne faiblit pas.
En effet, dans les pays où suicides assistés et euthanasie sont autorisés, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter (+10 % en Belgique entre 2021 et 2022, +20 % aux Pays-Bas entre 2017 et 2021, +900 % au Canada entre 2016 et 2021 !).
A l’heure de légiférer, la France va devoir faire un choix de société important. Pour l’heure, le ministère de la Santé a fixé plusieurs préalables incontournables au recours à l’euthanasie : l’incurabilité de la maladie et le pronostic engagé à moyen terme, l’obligation pour le patient d’être en capacité de discernement.