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La matière fécale est un organe transplantable

Oui : vous avez bien lu.

Les 10000 milliards de bactéries habitent nos intestins et nous sont indispensables. En d’autres termes, nous pouvons considérer que nous sommes des porte-bactéries et que l’évolution leur a permis de choisir un hôte sympa – nous les Homo sapiens (rarement sapiens d’ailleurs), pour vivre, aller et venir, avoir le gîte et le couvert…

Porte-flore

Les Scientifiques ont pu établir avec certitude et reproductibilité qu’elles nous apporteraient un loyer en nature : des vitamines, la digestion de certains aliments, le nettoyage des intestins et l’élimination de cellules abîmées ou déjà cancéreuses, l’élimination de substances indésirables, de corps étrangers même, etc.

Ainsi, un individu en bonne santé peut dire merci à ses hôtes.

 

Un individu de poids normal peut aussi remercier sa flore intestinale, et il peut aussi en offrir un bout à un sujet en surpoids afin de l’aider à retrouver un équilibre.

En effet, cette greffe fécale va pouvoir rendre plus efficace un régime amincissant.

De sorte que maintenant, les biologistes considère que la flore intestinale est un organe en soi, et qu’il est transplantable.

 

Surpris ?

Pourtant, ça ne date pas d’hier, mais de plus de 100 ans. Les premières greffes ont été effectuées avec succès et par voie orale. Miammiam.

Un bon cocktail de caca à siroter.

Je vous rassure : on procède autrement aujourd’hui.

 

Greffe fécale

La biothérapie consiste à greffer la flore bactérienne, ce qui permet de rétablir l’équilibre de l’écosystème intestinal. Parmi elle, Clostridium difficile, une des milliers d’espèces bactériennes qui nous habitent, mais une des souches pathogènes et qui se développent beaucoup après un traitement antibiotique par exemple, au détriment des Firmicutes bénéfiques, provoquant des diarrhées. Une transplantation par voie basse permet de rétablir l’équilibre dans 90 % des cas[1].

 

Autotransplantation fécale

Il est aussi possible de conserver des éléments de flore fécale de jeunesse, en surgélation, et de les transplanter après une intervention ou un traitement.

 

Notre spécialiste français de métagénomique, Martin Floch, craint juste une chose : l’acceptation sociale de cette opportunité thérapeutique.

 

 

 

[1] Journal of Clinical Gastroenterology (JCGE) mai-juin, Univ. Minnesota (Minneapolis)

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