Le principal moteur des marchés consuméristes est le doute et la perte de confiance.
Le consommateur « chasseur-jouisseur » est devenu « éviteur »… les bons Gaulois que nous sommes redoutons les conservateurs, les additifs, les pesticides et toutes les entourloupes posées par les « tous pourris » que sont les industriels de tous bords. Ce tsunami revendicatif concerne bien sûr les politiques et atteint même les scientifiques, y compris les purs et durs, ceux qui ont l’éthique comme colonne vertébrale.
Qui pour se raccrocher à une bouée de secours et un point d’ancrage fort et ferme ? Le premier charlatan qui passe, de préférence celui qui a l’allure d’un simple, humble et peu argenté, preuve tangible qu’il ne s’est pas enrichi, lui, sur le compte des pauvres quidams ordinaires.
Ainsi le marché des charlatans, qui ne s’est jamais aussi bien porté : le vegan anti-Macdo, la microbrasserie contre Pernod Richard, les graines germées contre le veau aux hormones, le tempura contre les frites et les panés, les « chia, quinoa et baies goji » contre le blé de la Beauce et la tomate d’Espagne, le tofu et l’eau de coco contre le râpé incertain de Lactalis.…
De même que les peuples votant ont éliminé les partis et les professionnels du microphone public, les consommateurs font table rase des industriels qui ont été trop loin dans les promesses alimentaires vides.