Le @commerce alimentaire se répand dans les chaumières, étonnement ! Alors que nos mères humaient le melon, tâtaient le poulet, soupesaient la tome ou mettait le doigt dans le camembert avant de mettre dans le panier, leurs enfants et petits enfants commandent sur internet, faisant confiance à des appellations et dénominations plus ou moins légales. Les 5 sens dédiés aux choix alimentaires ne sont plus qu’un : l’oeil.
Oh ! Jean Pierre Coffe n’aurait pas aimé du tout
!
Ces nouveaux critères de choix préfigurant ainsi un changement profond et durable des consommations et certainement en corolaires, des comportements. Le digital et les nouvelles technologies de distribution et d’information ont nettement modifié les habitudes alimentaires. Est-ce un progrès ?
On comprend bien le pourquoi : les bénéfices immédiats – gain de temps, praticité de la livraison- et plus profonds : alors qu’on n’ose pas dire non à un vendeur au marché qui tente de vous le faire 2 kg pour le prix d’un, la toile est une couverture derrière laquelle le choix peut être simplement cartésien. Les comparaisons de prix plus aisées, les choix plus raisonnés. Mais sans charme humain. On perd la relation interpersonnelle, le folklore de la criée, les petits clins d’oeil et les petites faveurs des commerçants qui savent bien y faire et les « et qu’est-ce qu’elle veut la petite dame ? ».
L’alimentation personnalisée
La révolution commerciale des années 60 -70 – l’expansion des hypermarchés – a emporté les Français dans une spirale consumériste qui est aujourd’hui refusée. « j‘achète donc je suis » est un adage qui n’a plus cours, remplacé par un « j’achète comme je suis ». Langage social, les choix alimentaires et leurs modes d’approvisionnement sont divers, sont plus adaptés aux exigences de la vie.
Terminé le temps où l’on payait pour aller acheter (voiture jusqu’au supermarché). Aujourd’hui, les produits doivent venir à moi, livraison gratuite. Et puis je ne suis plus un « mouton bêlant dans le troupeau » mais un individu qui exige d’être respecté dans ses particularités. Le « sans gluten » n’est-il pas le symbole de cette quête perdue d’être considéré pour soi-même ? « Je ne suis pas comme les autres » n’est-il pas le synonyme de « je veux du sans gluten » ? La variété alimentaire aujourd’hui ? Lundi sushi en kimono, mardi pizza chianti, mercredi Mexico avec sombrero, …. tout est dans le ton et le mini-voyage commence.
L’accessibilité et l’immédiateté
Jamais nous n’avons eu accès si large et aisé à autant d’aliments, et ceci très rapidement. Demain, on fera encore mieux. Vos désirs sont des ordres et hop ! Ce que vous voulez, tout de suite et sans attente. La grande majorité d’entre nous ne planifie plus ses menus et choisit au dernier moment.
Fermes urbaines, livraison de produits frais à domicile ou au bureau… finies les odeurs culinaires ! Bzzzzz : Le drone arrive sans fumet. Il va quand même falloir que le système digestif s’adapte ! En effet, actuellement, il se prépare à la digestion avec les odeurs, les fumets, avec l’horloge aussi (à taaaable), et s’adapte selon le menu qu’il voit, sent, puis goûte.
Demain, il devra aller plus vite !
L’attente du repas …. elle a pourtant un rôle physiologie bien spécifique et indispensable à l’équilibre alimentaire. S’en priver ne serait-il pas la fin du monde équilibré de la gourmandise ?