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Vous avez tendance à grignoter ? La faute à vos orexines !

Je suis toujours étonnée de voir certains sujets pleinement repus après un repas et qui ne peuvent plus manger une bouchée, y compris une seule de leur confiserie favorite, quand d’autres peuvent rouvrir la bouche avec appétit si on les tentait.

Mais il y a aussi une troisième catégorie de sujets, ceux qui, quelques instants après avoir été repus, retrouvent encore le chemin du grignotage, comme pris d’une petite fringale quasi incontrôlable, disent-ils.

La raison de ce besoin impérieux ? Explication d’une pulsion d’origine physiologique.

Notre enquête débute avec les orexines A et B, ou hypocrétines, produites dans l’hypothalamus, région de notre cerveau fortement impliqué dans la thermorégulation et la faim, entre autres. Au début, on les pensait stimulantes de l’appétit (d’où leur nom), mais aujourd’hui, on sait qu’elles contribuent à bien d’autres fonctions : par exemple, la régulation du sommeil, les fonctions endocriniennes, la régulation des dépenses énergétiques et de la thermogenèse, les systèmes de récompense et l’humeur. Elles co-pilotent certains comportements de santé mentale et physique, les émotions, la sensibilité à la douleur… Elles sont aussi impliquées dans l’obésité, la dépendance et la gestion du stress. On sait maintenant que les niveaux d’orexines sont altérés par la dépression ou l’anxiété.

Ça vous parle tout ça ?

L’intimité des fonctions sensorielles, émotionnelles et physiologiques font de ces molécules une des clés permettant de relier notre sensation de satiété au besoin irrépressible de remettre la main dans le pot de confiture.

 

Comment les orexines sont orexigènes

La faim et la satiété sont gérées par des hormones comme la leptine et la ghréline, selon tous les stimulis de la vie quotidienne comme la baisse de la glycémie. La ghréline attise, la leptine apaise.

L’orexine participe à réguler l’énergie et l’appétit et – bien dommage- les neurones qui produisent les orexines sont capables d’associer une prise alimentaire à une récompense. L’orexine A relie à des facteurs environnementaux responsables du « craving » (envie irrépressible).

Lors de la ménopause, des troubles du sommeil, des phases de stress, l’anxiété augmente et l’orexine A aussi, d’autant plus qu’il y a moins d’œstrogènes. Vous me voyez venir ?

Dans les cas d’anorexie mentale, l’absence de règles et l’altération des fonctions cérébrales pourraient être liés à des niveaux faibles d’orexine A.

D’autres études devront confirmer ces hypothèses.

Merci à Maria Asuncion Martinez Brocca – Fac de médecine de Seville, et The Conversation du 3 nov 2021

 

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