Protéger le microbiote de l’effet néfaste des additifs alimentaires grâce à une bactérie
Section montrant l’interaction du microbiote et de l’épithélium intestinal au niveau du colon. En bleu, le mucus sécrété par l’épithélium intestinal pour se protéger contre le microbiote. En rose, les noyaux des cellules de l’épithélium. © Noëmie Daniel/Inserm
Retenez bien ce nom : Akkermansia muciniphila.
Cette bactérie, naturellement présente dans la flore intestinale serait capable d’empêcher les dégâts provoqués par certains émulsifiants en fortifiant l’épithélium intestinal.
Ajouter cette bactérie au microbiote intestinal permettrait d’empêcher les dommages causés par la consommation d’agents émulsifiants. Ces données, publiées dans le journal Gut, confirment le potentiel grandissant d’Akkermansia muciniphila en tant que probiotique.
Les émulsifiants sont très employés par l’ndustrie pour assurer la texture ou la machinabilité : pain, mayonnaise ou sauces émulsionnées, pâtes à biscuits, à gâteaux…
La consommation d’agents émulsifiants alimentaires est suffisante pour induire une inflammation chronique associée à des altérations du métabolisme et à une hyperglycémie. Les souris recevant Akkermansia muciniphila étaient totalement protégées contre de tels effets. Ceci a permis de prévenir l’ensemble des altérations moléculaires normalement induites par les émulsifiants, et notamment le rapprochement des bactéries de la paroi de l’épithélium. « L’utilisation d’Akkermansia muciniphila comme probiotique pourrait maintenir la santé métabolique et intestinale contre les stress dûs aux émulsifiants et l’inflammation intestinale chronique. La colonisation intestinale par Akkermansia muciniphila pourrait prédire la propension individuelle à développer des désordres intestinaux et métaboliques due aux d’émulsifiants. Plus la présence de la bactérie est importante, plus l’individu sera protégé des effets néfastes sur le microbiote ».
Akkermansia muciniphila counteracts the deleterious effects of dietary emulsifiers on microbiota and host metabolism.
Noëmie Daniel, Andrew Gewirtz, Benoît Chassaing – Gut, janvier 2023