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Quelle agriculture en 2050 ?

Le CGAAER (Conseil Général de l’Alimentation de l’Agriculture et des Espaces Ruraux) a publié un rapport en 2020, proposant quatre scénarios d’évolution pour l’agriculture et les forêts françaises à l’horizon 2050, en se basant sur une image de synthèse de l’agriculture française à l’horizon 2035.

Alors : des territoires très indépendants et dans l’hyper local ? Au contraire un pays qui n’a d’autres choix que d’exporter à cause du réchauffement climatique ? D’ailleurs, à quel point l’environnement sera pris en compte ? Accentuation du retour aux systèmes d’agriculture traditionnels, avenir basé exclusivement sur les nouvelles technologies, mix ?

Qu’en sera-t-il également du consommateur : acceptera-t-il de payer plus cher pour s’alimenter ? Devra-t-il s’impliquer plus fortement s’il veut subvenir à ses besoins ?

Ces différentes questions correspondent aux différentes caractéristiques des quatre scénarios proposés :

  • « Sobriété savante » : prise en compte des questions environnementales, de l’éthique, avec une forte intégration des progrès techniques et technologiques. Dans ce scénario, les exploitations sont plus nombreuses car plus petites, moins consommatrices d’espaces, d’eau ou d’intrants et très ancrées dans les territoires. La demande alimentaire est moins forte, en lien avec une meilleure compréhension des processus biologiques (nutriments, microbiote…) permettant d’optimiser l’alimentation humaine et animale.

 

  • « Capitaliste environnemental » : les empreintes sociales et environnementales sont intégrées dans les prix du marché. En effet, la recrudescence des crises environnementales dévastatrices, le sentiment de responsabilité, le devoir d’équité et l’émergence des Emerging 7 (ces pays émergents remplaçant le G7, incapable de gérer la situation) portent une nouvelle gouvernance internationale, modifiant la régulation des marchés que l’on connaît. Développement d’une nouvelle économie verte et solidaire, basée sur des nouvelles technologies de lutte contre le réchauffement climatique. La France bénéficie de sa position géographique et joue sur la valorisation combinée de ses territoires variés.

 

  • « Productivisme renouvelé » : les crises politiques et économiques se succèdent, les individus doutent quant à la capacité de l’agriculture territorialisée à répondre à une crise alimentaire majeure et se tournent vers les nouvelles technologies. Ici aussi, le E7 a remplacé le G7 et les géants technologiques et logistiques ont pris le relais des GAFAM. Le territoire est structuré autour de firmes agricoles inscrites dans les échanges internationaux et le coût des produits diminue. La production et la productivité sont au centre de l’organisation.

 

  • « Citoyens des territoires » : l’environnement est incertain, les catastrophes se succèdent et les tensions sont fortes. Les citoyens consommateurs deviennent artisans de leur destin pour se mettre à l’abri et développent des productions très respectueuses de l’environnement. Beaucoup bougent vers les campagnes, les agricultures sont très différenciées selon les territoires. L’alimentation est ainsi relocalisée, l’ouverture au monde moins présente et les citoyens sont au cœur des décisions, en étant mis à parti lors de consultations citoyennes.

Bien sûr ces scénarios ne sont pas fixes, d’autres peuvent se mettre en place, mais ces trajectoires d’évolution sont vraisemblables compte tenu des différents études et travaux disponibles. Ils peuvent toutefois être amenés à changer car ils des choix ont été fait, notamment sur le devenir de la PAC, qui fait débat à l’heure actuelle.

Nous espérons que nous saurons tracer le bon chemin, celui qui permettra de trouver un équilibre entre bien-être humain, environnemental et économique, sans être obligés de faire des compromis trop importants, menaçant cet équilibre précaire.

Et vous, qu’elle trajectoire vous semble la plus probable ?

Source : Agri 2050, Une prospective des agricultures et des forêts françaises, CGAAER, Janvier 2020

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