Depuis le 1er janvier 2020, la mise sur le marché de denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane (additif E171) est interdite en France, par principe de précaution et pour une durée d’un an potentiellement reconductible. Des travaux de recherche sur le rat avaient en effet conclu à des risques liés à la consommation de E171, celui-ci étant capable de passer dans le sang sous forme de nanoparticules depuis l’intestin, pour ensuite s’accumuler dans les organes tels que le foie ou la rate.
Récemment, de nouvelles preuves en sa défaveur ont été apportées par des chercheurs.
En effet, l’INRAE, en collaboration avec le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE), le Groupe de Physique des Matériaux (CNRS/INSA Rouen/Université de Rouen Normandie), le CHU de Toulouse, l’Université de Picardie Jules-Verne et l’École nationale vétérinaire de Toulouse, viennent d’apporter la preuve que des nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans l’additif E171 peuvent traverser le placenta et atteindre l’environnement fœtal.
Ainsi, les chercheurs ont non seulement retrouvé des nanoparticules de dioxyde de titane dans le compartiment fœtal, mais également dans les premières selles du nouveau-né, témoignant de son exposition aux substances chimiques pendant la grossesse. Cet additif E171, qui peut être présent dans les aliments consommés par la mère enceinte, passe donc sous forme de nanoparticules dans le placenta qui peuvent contaminer le fœtus.
Ces données chez l’homme pourront être mobilisées par les agences de sécurité sanitaire des aliments afin d’évaluer le risque d’exposition au E171 chez les femmes enceintes. Elles devront être complétées par des études selon les lignes directrices de l’OCDE et les recommandations de l’EFSA pour préciser d’éventuels effets sur le développement, et aider ainsi les pouvoirs publics à statuer quant à la présence de nanoparticules dans cet additif.
Source : RIA, Nanoparticules : Le E171 traverse la barrière placentaire, 7 octobre 2020
Pour en savoir plus : Les résultats sont parus le 7 octobre dans la revue Particle and Fibre Toxicology