old server...

Nutrition du cerveau : Food for thought

Je vous l’ai déjà expliqué dans ce blog : la nutrition est une science à peine adolescente, le médecin étant trop occupé à traiter le dur, et les labo pas du tout motivés pour faire des études cliniques onéreuses sans objectif de brevet ou d’exclusivité.

Ayant peu de cobaye pour faire nos propres essais cliniques alimentaires, la nutrition reste à la traîne, en panne de budget suffisant.

Ce qui est vrai pour la nutrition en général est encore plus pour la nutrition du cerveau et de la pensée. Food for thoughts.

Pourtant, le cerveau pèse environ 2 (1,5 kg) % du poids corporel mais utilise 20 % de son énergie quotidienne. Le cerveau consomme plus qu’un muscle au travail. Et que de vitamines, minéraux, acides gras essentiels, oligoéléments lui sont nécessaires !!

Mais on reste vraiment dans le bleu pour vous donner des recommandations robustes.  Pas assez de données fiables et vérifiables.

Il est aujourd’hui clair que certaines alimentations sont bonnes pour le fonctionnement du cerveau. Certes, la diète méditerranéenne, riche en fruits, légumes, légumineuses, et graines entières, pauvre en charcuteries et viandes permet d’avoir un niveau inflammatoire bas et un meilleur pronostic pour les pathologies. Riche en antioxydants végétaux, en polyphénols du vin rouge et des céréales complètes… Excellent. On parle même de MIND DIET. Oméga 3, flavonoïdes (vin, thé), resvératrol (raisin, vin), caroténoïdes (F&L rouges et orangés), et les baies… permettent de protéger le tissu nerveux, de réduire l’inflammation et de stimuler la régénération neuronale, de réduire les risques de dépression.

Une situation démente

Seulement 10 % des adultes américains atteignent les recommandations de consommation de légumes et 12 % celles des fruits. Parallèlement, ils sont 54 %[1] à consommer des compléments vitaminiques !! Un business de 152 MD US$ en 2021 selon The Economist 2022 !

La vitamine D, et plus récemment, une déficience d’apport en vitamine B12 seraient responsables des dépression et pertes de mémoire.

Une autre publication[2] fait état d’un apport massif de vitamine B6 (100 mg/jour au lieu des 1,4 mg recommandés) permettrait de réduire l’anxiété.

Peu à peu naît l’évidence de déficience d’apport durant la grossesse et la petite enfance, cette période cruciale durant laquelle le cerveau se développe si vite pour atteindre sa taille adulte. Le rôle du microbiote apparaît ici aussi.

Des souches bactériennes présentes dans certains aliments comme les laitages fermentés pourraient permettre elles aussi de réduite l’anxiété. Plus étonnant, les travaux du Dr DINAN indiquent que les capacités à maîtriser les stress sont flore-dépendantes. Les psychobiotiques sont là.

 

A l’évidence, le problème n’est qu’économique. Au contraire des médicaments, les souches bactériennes ne sont pas brevetables et n’intéressent pas les labo pharmaceutiques. Il faudra attendre un bon mécène ou une prise de position politique pour pouvoir apporter à la nutrition du cerveau, son bond en avant.

 

[1] 2018

[2] Robert Przybelski Université du Wisconsin 2022

Laisser un commentaire