L’idée réductrice selon laquelle l’obésité est due à un manque de volonté, est très répandue chez les Français.
Une nouvelle étude l’atteste. Elle a été réalisée parmi les participants de l’étude NutriNet-Santé.
33 948 personnes ont participé à l’étude, dont 35 % en surpoids ou obèse. Les préjugés liés au poids ont été évalués à l’aide du questionnaire « Anti-Fat Attitude Questionnaire » (Crandall, 1994) :
- 1) l’antipathie envers les personnes en situation
- 2) la préoccupation excessive vis-à-vis du poids
- 3) l’accord avec l’idée selon laquelle l’obésité est liée à un manque de volonté
Les résultats montrent que les préjugés négatifs liés à l’obésité sont très répandus parmi les adultes en France. Ils correspondent plus à notre propre préoccupation de prendre du poids, et à l’idée reçue que l’obésité est liée à un manque de volonté, plus qu’à une antipathie vis-à-vis des personnes en situation d’obésité. Ils mettent l’accent sur la nécessité de mettre en place des mesures susceptibles de changer le regard de la société sur l’obésité et les personnes qui en souffrent.
Rappelons que l’obésité est une pathologie dite multifactorielle . Elle implique des facteurs comportementaux (en premier lieu nos habitudes alimentaires et d’activité physique), environnementaux et sociétaux, et biologiques. Il est donc réducteur de croire que la façon dont nous nous alimentons et dont nous bougeons est simplement une affaire de choix personnel.
Les personnes obèses sont victimes de stigmatisation, au sein de leur famille, comma à l’école ou au bureau. Cela a pour conséquence : moins de réussite scolaire, une altération des relations sociales, des troubles du comportement alimentaire, l’apparition de symptômes dépressifs, etc.
Pas vraiment de quoi s’en sortir !
Correlates of Weight Bias in Adults From the NutriNet-Santé Study