Une étude britannique vient documenter pour la première fois les conséquences d’une consommation de substituts de viande. Les chercheurs ont utilisé les données de consommations de 1 110 personnes (9e enquête nationale britannique NDNS (2016-2017)) et procédé à un inventaire des substituts de viande vendus dans le pays et déterminé la composition nutritionnelle de chacun. Ils ont ensuite proposé trois types de modélisation :
- Remplacement à 25 %, 50 %, 75 % ou 100 % de la viande par des substituts de viande du marché.
- Remplacement de 100 % de la viande par des substituts à base de légumes, de protéines de champignons, de légumineuses, de tofu, de fruits à coques ou de soja.
- Remplacement de 100 % de la viande par des substituts enrichis en fer et/ou en vitamine B12 (qui représentent 14 % des parts de marché), soit par des substituts non enrichis.
Plus le taux de substitution de la viande augmentait, plus les apports en protéines diminuaient (jusqu’à – 15 g/j dans le scénario 100 %). De même pour les apports en lipides et en acides gras saturés (jusqu’à – 4g/j pour ces derniers, qui atteignaient alors quasiment les recommandations). Au contraire, les apports en glucides, en fibres (jusqu’à + 8 g de fibres/j) et en sodium (jusqu’à + 0,2 g/j) augmentaient, ainsi que les apports en sucres (+ 4g/j) pour le scénario simulant une substitution de 100 % de la viande. Les apports en fer et en vitamine B12, en revanche, n’étaient pas significativement modifiés.
Les auteurs recommandent aux consommateurs de varier les sources de substituts en choisissant des produits riches en protéines, en fibres et en micronutriments, et faibles en graisses saturées, en sucre et en sel.
The nutritional impact of replacing dietary meat with meat alternatives in the UK: a modelling analysis using nationally representative data. Br J Nutr. 2021 Jul 21;127(11):1-11.
One comment on “Impact de la consommation de substituts de viande sur les apports nutritionnels”
A ceux qui sont intéressés par le sujet : nous avons publié des résultats analogues (mais plus fins sur l’évaluation nutritionnelle) à partir des données de consommation des français et d’une base d’analogues français.
https://doi.org/10.1093/jn/nxab146
François Mariotti