La France est passée de 380 000 nouveaux cas de cancer à 430 000 cas par an.
Ce chiffre a été multiplié par deux depuis les années 90. Pour la femme : cancer du sein (+60 000 cas par an), pour l’homme : cancer de la prostate (+60 000 cas par an), pour les deux sexes viennent ensuite le cancer du poumon (+55 000 cas/an chez les femmes et en diminution chez les hommes), et le cancer colorectal (47 000 nouveaux cas/an pour les hommes et les femmes).
Par ailleurs, les cancers graves augmentent (pancréas ou rein pour l’homme), ce qui inquiète les médecins.
Pour quelles raisons ?
La population vieillit, ce qui augmente le nombre de cancers.
Le dépistage – PSA pour la prostate ou mammographie pour le sein – augmente de facto le nombre de cas avérés.
Mais il existe une troisième raison qui est l’exposition aux facteurs de risque.
Tabac et exposition au tabac : les hommes ont baissé leur consommation de tabac, réduisant fortement les cancers qui y sont liés (ORL, poumon, œsophage, vessie). Jusqu’à la moitié des cas depuis 1990.
En revanche, les femmes ont augmenté leur consommation de tabac. Avec elle se multiplie la survenue de cancers (5 fois plus de cancer du poumon depuis 1990).
De plus, le cancer du côlon augmente aussi sensiblement chez les femmes, sans toutefois, de causes réellement identifiées. Les chercheurs soupçonnent peut-être le tabac, le diabète, l’obésité, des facteurs alimentaires, etc.
De même, le cancer du rein augmente beaucoup en France, sans que l’on sache trop pourquoi. Et c’est un cancer à enjeu défavorable !
Mais les chercheurs insistent : 40 % des cancers sont évitables en France !
Pour cela, il est urgent de mettre place une politique ambitieuse si l’on veut réellement réduire l’influence des cancers et sa charge sur l’individu et la société.
La stratégie nationale se discute en ce moment. Une occasion en or pour discuter des objectifs et des moyens que l’on peut mettre en place pour cela.
Malheureusement, trop de lobbies face aux enjeux sanitaires : les fédérations agricoles sont contre les restrictions de viande ou de lait. Tous les industriels sont opposés à la réglementation du marketing et de la publicité des produits qui vont à l’encontre d’une alimentation équilibrée, saine et durable. Ils préfèrent laisser faire les industriels qui, s’ils ne sont pas contraints, ne feront rien pour limiter la vente de produits délétères.
Les médecins alertent sur la santé publique, en espérant que cela ne restera pas lettre morte. Car ils savent aussi, que les actions d’aujourd’hui ne porteront leurs fruits que d’ici 10 à 20 ans.
Il ne suffit plus de dire au consommateur de manger moins, de manger plus équilibré ou de bouger plus. Il faut l’éduquer, favoriser le Nutri-Score, pousser les industriels à avoir des recettes plus équilibrées et moins de produits ultra-transformés, et remettre les gens au fourneau, …
Une série de petites choses faciles à mettre en place, et qui permettrait de gagner des vies : trop simple apparemment pour échapper au règne du dollar.