Etats Unis : Il y a quelques jours, la présentatrice de CNN Sara Snyder annonçait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein, l’occasion de rappeler des inégalités raciales flagrantes : les femmes noires américaines atteintes de ce cancer sont 41 % plus susceptibles que les blanches d’en mourir, même si le taux d’incidence est à peu près le même.
Ces inégalités se sont aussi exprimées à l’occasion du covid-19. Ainsi, selon le Bureau du recensement des Etats-Unis et le Centre national des statistiques de la santé, l’augmentation de la mortalité a plus durement touché les Noirs américains, à raison de 29,7 % vs moins de 20 % chez les Américains blancs (et 29,4 % chez les Américains d’origine asiatique).
Un nouveau livre du professeur de sociologie de Melvin Thomas, de la North Carolina State University, s’intéresse aux causes de ces disparités.
Pour mieux les comprendre, il est en effet nécessaire de rappeler que les inégalités raciales sont encore largement ancrées, que ce soit lorsqu’on s’intéresse au revenu, à la réussite professionnelle, à l’emploi et à la plupart des autres mesures du bien-être socio-économique. Ces paramètres augmentent la vulnérabilité de ces populations face à la maladie, notamment en limitant l’accès aux soins de santé dans un système ou cet accès est particulièrement onéreux.
Malheureusement, on constate que les politiques et pratiques institutionnelles renforcent ces inégalités raciales et ne bougent pas réellement. Dans le cas de futures pandémies, il y a fort à parier que le modèle suivra le même chemin… d’où l’urgence de supprimer ces vecteurs de disparités, pour que chacun puisse avoir accès à des soins équivalents.
Source : Futurity, Why covid-19 hit non-white americans hardest, November 27th, 2023 https://www.futurity.org/covid-19-mortality-3001222/
Livre mentionné : Race, Ethnicity, and the COVID-19 Pandemic (uc.edu)