Face à la montée de l’obésité, du surpoids, et toutes les pathologies associées à une alimentation déséquilibrée, les messages pour manger sainement se multiplient. Sortis des pouvoirs publics et des professionnels de santé, ils sont relayés sur les réseaux sociaux par les internautes eux-mêmes. Ils combinent des recommandations nutritionnelles et sanitaires, ce qui constitue des relais importants de l’action publique : incitation à manger des fruits, des légumes, à réduire sa consommation de sucres, de produits ultra-transformés, de viande, etc.
En plus, des astuces prennent en compte les contraintes des jeunes (manque d’équipement, charge temporelle, précarité budgétaire…), et proposent de l’aide (recettes filmées étapes par étapes).
Les influenceurs contribuent à montrer l’exemple en montrant leurs repas et astuces.
Mais les contenus sont les recommandations stéréotypées qui ne tiennent pas compte de la variabilité génétique, sociale… des individus. Si certains influenceurs disposent de compétences nutritionnelles, la plupart d’entre eux tirent leur expertise de leur propre vécu. Je suis expert puisque je mange plusieurs fois par jour !!
Une interprétation trop déviante
Ils prônent une vision fonctionnaliste de l’alimentation fondée sur des objectifs corporels, sanitaires et occulte le plaisir de manger et la convivialité du partage des repas. Même si la notion de régime n’est jamais évoquée, les conseils prodigués convergent essentiellement vers des menus carencés avec des aliments dont la consommation est fortement encouragée (huile de coco, graines de chia, tofu…).
Un corps idéal plutôt que la bonne santé ?
L’examen des publications sur les plateformes en ligne suggère l’instauration de normes encourageant la performance et le contrôle de soi avec en arrière-plan la recherche d’un corps idéal : changer son alimentation pour modifier sa silhouette avec des résultats attendus à très court terme.
En définitive, il semble qu’un des risques majeurs réside dans le fait que les conseils, les recettes, les images corporelles véhiculées par les réseaux sociaux sont peu à peu intériorisées par les jeunes sans qu’ils n’aient le sentiment d’avoir été influencés.