A chaque début d’année, les bonnes résolutions fondent, les kilos restent.
En fait, une révolution est en cours : celle des diktats diététiques sui volent en éclat alors que se met en place la nutrition personnalisée. Vous vous croyez déviant ou pervers nutritionnel ? Vous complexez sur votre consommation de fraise Tagada ou de Whisky ? Vous cachez votre addiction au Carambar ou à les Rillettes du Mans ?
Cool : vous êtes simplement « vous » et surtout, restez-le !
Je me souviens une patiente, très gênée, qui cachait ses complexes derrière des grands sourires et des petits cris de souris car elle craignait que je ne lui hurle dessus. Sur mon conseil de limiter la consommation de matière grasse à 10 g de beurre ou de margarine par jour, elle a poussé un « ah oui, je le sais, mais ça m’est impossible », m’avouant avoir été élevée dans une ferme bretonne avec une maman qui « mettait la motte de beurre salé sur la table pour saler les plats et « on en mettait même dans la salade ! ». Ou cet autre patient, jeune, commis de cuisine, qui m’avouait que quand il rentrait chez ses parents, sa maman lui cuisait pour le petit déjeuner une omelette de 12 oeufs avec de la crème double et du beurre…. ça se passait en Normandie.La cuisine du désert éthiopien Huuummmm !
Ou encore, cet homme qui – très très gêné – a eu du mal à me dire qu’il ne se nourrissait QUE de chocolat. 3 à 4 tablettes chaque jour et c’est tout. Pas une pomme ni une feuille de salade. Il voulait savoir quand il allait mourrir. Ou encore cette jolie femme toute fine qui m’avoua qu’elle ne mangeait JAMAIS ni fruit, ni légume.
Tous ces cas particuliers ont un point commun : ce sont des histoires uniques de cas personnels uniques et chacune de ces façons de manger est très certainement pertinente car le sujet s’est adapté à son environnement et son environnement à ce sujet.
Aujourd’hui, l’ANSES propose des recommandations nutritionnelles moins directives, plus sous forme de fourchettes (vous avez besoin de 12 à 40 % votre énergie quotidienne sous forme de protéines ), ce qui permet à un Touareg de se sentir bien chez nous, lui qui boit le lait de sa chamelle et le sang de son chameau, point barre.
Comment donc savoir ce dont chacun de nous a besoin ? En laissant son corps faire le choix. Allez sur un étal, sur un marché : quel stand vous attire et sur le stand, quel aliment ? Ce peut-être un bon pain qui ressemble à celui de votre enfance ou un poisson qui semble très frais et qui vous fait un clin d’oeil. Ce peut être aussi un plat cuisiné par un traiteur, une barquette de fruits qui vous fait saliver… piocher dans tous les étals afin d’avoir toutes les catégories alimentaires. Les fruits et légumes sont une seule classe : vous pouvez consommer 5 légumes ou 5 fruits ou un mix des deux. Posez-vous la question : pourquoi ce pain suscite votre appétit ? Qu’a-t-il de plus que l’autre ? Des graines de lin (Oméga 3), ou de tournesol (fer met magnésium) ? Les fruits en pleine saison sont 1000 fois plus attractifs que lorsqu’ils sont en début ou en fin : alors suivez les saisons. Et composez, chez vous, le menu de votre appétit.