En France, en Europe, on cultivait la luzerne, riche en protéines, pour le bétail, pour produire viande et lait jusqu’aux années cinquante. Dans le bassin parisien, entre 1970 et 2010, les surfaces du luzerne ont chuté de 80%.
Nous avons commencer à importer du soja latinoaméricain et ce continent s’est fortement spécialisé dans cette production avec des conditions productives et climatiques qui permettent d’y produire du soja à bas coût. Plutôt que de cultiver des légumineuses en Europe, on a préféré importer du soja pour pouvoir produire du lait et de la viande à très bas coût.
ça gratte, non ?
Aujourd’hui, des producteurs en Europe qui veulent réintroduire des légumineuses dans leur exploitation pour avoir une plus grande diversité de cultures et du coup mettre en œuvre une approche agroécologique, se retrouvent avec des coûts de production de ces plantes légumineuses qui ne leur permettent pas de rivaliser.
On voit que l’approche agroécologique est complètement anti-économique puisqu’elle suppose de réintégrer une diversité de production à l’échelle de la ferme ou du territoire. Ca pose la question de réintégrer aussi les activités d’élevage dans des régions où l’élevage a disparu, donc il n’y a plus d’abattoir pour y abattre les animaux d’élevage.
Comment concevoir une autre organisation des marchés mondiaux et surtout des modes de régulation de l’organisation internationale de ces marchés pour qu’on puisse effectivement dans chaque région du monde cultiver une diversité d’espèces en n’étant pas mis en compétition, en concurrence, avec des mêmes produits qui sont cultivés ailleurs dans des conditions productives plus avantageuses.