Le commerce alimentaire se répand dans les chaumières, étonnement ! Alors que nos mères humaient le melon, tâtaient le poulet, soupesaient la tome ou mettait le doigt dans le camembert avant de mettre dans le panier, leurs enfants et petits enfants commandent sur internet, faisant confiance à des appellations et dénominations plus ou moins légales. Les 5 sens dédiés aux choix alimentaires ne sont plus qu’un : l’oeil.
Oh ! Jean-Pierre Coffe (souvenirs souvenirs) n’aurait pas aimé du tout !
Ces nouveaux critères de choix semblent ainsi préfigurer un changement profond et durable des consommations et certainement en corolaires, des comportements. Le digital et les nouvelles technologies de distribution et d’information ont nettement modifié les habitudes alimentaires.
Est-ce un progrès ?
On comprend bien le pourquoi : les bénéfices immédiats – gain de temps, praticité de la livraison- et plus profonds : alors qu’on n’ose pas dire non à un vendeur au marché qui tente de vous le faire 2 kg pour le prix d’un, la toile est une couverture derrière laquelle le choix peut être sentimental ou cartésien. Les comparaisons de prix plus aisées, les choix plus raisonnés. Mais sans charme humain. On perd la relation interpersonnelle, le folklore de la criée, les petits clins d’oeil et les petites faveurs des commerçants qui savent bien y faire.
Les modes de vie ont changé, soit, la praticité et la rapidité des services nous permet de gagner un temps précieux pour profiter de nos proches, pour faire notre séance de fitness ou simplement pour finir à temps le dernier dossier à rendre… Mais gardons ce contact avec les aliments comme avec leurs producteurs et vendeurs. On peut bien aller faire un petit tour au marché le dimanche matin. Et ça tombe bien, le poulet fermier et ses pomme de terre grenailles y sont succulents, parfait pour le déjeuner !