Au bruit de crise, d’inflation ou de conflit, chacun adopte la stratégie animale du retour au terrier : l’autruche choisit le sable, l’oiseau, son nid, le vers son cocon…
Après la crise COVID et son lot d’inquiétudes et d’incertitudes, le conflit Ukrainio-russe, Israëlo-Palestinien, on comprend pourquoi les générations actives ne souhaitent plus travailler full-time, exigent du télétravail, n’ont plus l’ambition de promotion professionnelle. Juste : on veut jouir, profiter.
Les séries sont là pour ça et plus personne ne semble s’en lasser, quand leurs parents devaient attendre la semaine suivante pour avoir « le prochain épisode ». Epreuve insurmontable à la génération Z !
Pourtant, « tout avait bien commencé » : le « tout portable » (téléphone, ordi, repas, gourde…), les triples vies (« moi, mon job, ma famille », dans cet ordre), la sensation de toujours courir dernière la montre, chercher à gagner même des secondes, à compter les minutes passées avec ses amis sous prétexte que … pas le temps.
De là à là, il y a quand même un grand écart ! Tout à rien.
Le confinement nous a appris à vivre replié, et on a gardé le pli…
Ce ne sera pas sans effet sur la vie, la santé, l’avenir, le développement personnel.
On peut s’inquiéter de ces ado collés à des appareils comme à des prothèses indissociables, qui sont leur ouverture large sur des mondes (imaginaires, réels, fictifs, en visio…) qui permettent d’être hyperinformé sur des centaines de sujets, passant du coq à l’âne à la vitesse de l’éclair. C’est bien : jamais les ado n’ont eu l’esprit aussi ouvert.
L’esprit ouvert, mais le corps fermé, enfermé dans son cocon où nulle intrusion semble permise. Ni papa, ni maman, un chat, parfois.
1980 : mon avenir, ma carrière
2024 : ?
Les jeunes souffrent collectivement de procrastination, ne se projettent pas sur le long terme, car elle n’arrive plus à envisager sa propre réalisation, décider de ses rêves, d’imaginer seulement qu’ils sont envisageables. Les grandes tirades comme « ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » ne sont plus de rigueur.
Doit-on plus parler d’état psychologique que sociologique ?