Partout dans le monde, les régimes traditionnels, c’est-à-dire sans produits ultra-transformés et comprenant d’importantes quantités de végétaux, sont associés à une meilleure santé mentale. Ils diminuent de 30 à 35 % le risque de développer une dépression selon une étude de 2018, indépendamment du niveau d’éducation, de revenus, de l’IMC.
Ce potentiel de protection contre la dépression est retrouvé chez les plus jeunes pour lesquels il y a une relation dose-réponse entre la qualité de l’alimentation pendant l’adolescence et la vulnérabilité aux troubles mentaux.
L’International Society for Nutritional Psychiatry Research désigne deux paramètres qui constituent une « mauvaise alimentation » pour la santé mentale :
- ne pas manger suffisamment de bons aliments (végétaux, légumes, fruits, céréales, légumineuses, noix et graines)
- et au contraire avoir une alimentation comprenant une quantité excessive d’aliments ultra-transformés (AUT).
Autrement dit, une bonne santé mentale nécessite du point de vue nutritionnel un régime avec de bons aliments et éviter les AUT. Et les deux sont indépendants. Ainsi, si vous avez un bon régime alimentaire, mais que vous mangez trop d’AUT, ce n’est pas bon.
Les chercheurs* ont expérimenté auprès de patients atteints de dépression modérée à sévère.
En plus de leur traitement antidépresseur, ils recevaient soit des conseils alimentaires au cours d’un suivi régulier avec un diététicien soit un soutien social pendant une période de trois mois.
Résultat : 30 % des personnes ayant bénéficié de conseils alimentaires ont eu une rémission clinique complète de leurs symptômes dépressifs, contre 8 % dans le groupe de soutien social.
D’autres études le confirment**. Les interventions diététiques réduisent les symptômes dépressifs. Et les résultats sont meilleurs lorsque les conseils sont donnés par des professionnels de la nutrition.
Reste que les médecins sont très mal formés à la nutrition
*Jacka FN, et al ; A randomised controlled trial of dietary improvement for adults with major depression (the ‘SMILES’ trial). BMC Med. 2017 Jan 30;15(1):23. Erratum in: BMC Med. 2018 Dec 28;16(1):236
**Firth J, et al ; The Effects of Dietary Improvement on Symptoms of Depression and Anxiety: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials. Psychosom Med. 2019 Apr;81(3):265-280. Erratum in: Psychosom Med. 2020 Jun;82(5):536. Erratum in: Psychosom Med. 2021 Feb-Mar 01;83(2):196