La chercheuse Rachelle de Vries apporte un éclairage : nous sommes peut-être préprogrammés. Grâce à ses expériences, elle a pu montrer que notre cerveau a un biais à mieux se souvenir de l’emplacement des aliments riches en calories que de celui des aliments moins caloriques. Ce biais a un impact négatif sur notre comportement d’achat et donc sur notre alimentation.
Le fait que notre cerveau ait ce préjugé est le résultat de notre évolution. Lorsque les humains étaient des chasseurs/cueilleurs, les aliments riches en énergie étaient rares et se souvenir de leur emplacement était un avantage dans la lutte pour la survie. Il est probable que c’est la raison pour laquelle le cerveau s’est développé dans cette direction. Et ce parti pris est toujours d’actualité, même maintenant que les aliments riches en calories sont abondants. De plus, ce biais cérébral semble être universel.
La manière dont ce biais affecte notre comportement d’achat est complexe. Les participants ayant une forte expression de ce biais s’attendaient à pouvoir trouver plus rapidement les aliments riches en calorie. Or, aucune différence de rapidité n’a été constatée. C’est une question de perception. Et leur perception était alignée sur leur niveau d’expression de ce biais. Ainsi, les sujets qui pensent qu’ils trouveront plus facilement des produits riches en calories achèteront plus facilement ces produits ou seront plus enclins à se rendre dans un fast-food. Il existe une corrélation entre cette disposition et le comportement alimentaire, entre le biais et la fréquence d’achat de snacks, ce qui, à son tour, se reflète dans l’IMC.
Selon la chercheuse, « le préjugé est quelque chose que nous avons, comme un héritage du passé, mais nous pouvons toujours choisir de manger sainement en limitant et en contrôlant cet instinct. Nous ne sommes pas à la merci de ce préjugé », même si tout le monde n’y parvient pas de la même manière. `
Locating calories: Does the high-calorie bias in human spatial memory influence how we navigate the modern food environment?
Rachelle de Vries – July 2021 – Food Quality and Preference 94(3):104338