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L’obésité, la honte qui ne nous concernait pas

 

Depuis le temps qu’on ferme ses oreilles quand on entend parler d’obésité ! Ce caprice de gourmand n’avait aucune attention des médecins ni des « Vulgum pecus ».

A force de fermer aussi les yeux, la France se réveille aujourd’hui avec 17 % d’adultes obèses sur un total de 47,3 % en surpoids ou obèses (résultats étude Obépi-Roche par Odoxa). Et avec une évidence : non, l’obésité n’est pas de la gourmandise ni de la faiblesse mais bien une pathologie, reconnue comme telle par l’OMS il y a …. près de 30 ans !!

 

Évolution des prévalences de l’obésité selon l’âge entre les enquêtes Obépi-Roche 1997-2012 et l’enquête Obépi 2020.

Il y a une grande disparité régionale, et un lien évident a été fait avec la situation économique des sujets. «Plus tu es riche, moins tu manges».

 

Mais pourquoi en est-on arrivés là ?

Alors dénombrons, nous aussi, les dégâts que nous avons provoqués ou laissés faire. D’abord un coût humain très lourd : un sujet ne peut pas endurer longtemps les conséquences d’un IMC à 30 ou 40. Moqué dès l’enfance scolaire puis dans la société, l’isolement est de mise. Ensuite, bien sûr, un coût médical, des années de vie perdues, une qualité de vie médiocre, une espérance de vie raccourcie, et des pathologies associées nombreuses, douloureuses, onéreuses.

Aujourd’hui, le premier pas à faire est d’enfoncer dans nos têtes que l’obésité est une pathologie qui ne bénéficie pas encore d’un arsenal thérapeutique importante.

 

Thérapies

Pourtant, si près d’un Français sur 2 est en surpoids et obèse, ce sont 2 Américains sur 2 qui sont obèses, et 2 sur 3 qui sont en surpoids et obèse : l’argent public dédié à la recherche aurait dû affluer ?

2023 : de nouvelles pistes s’ouvrent, notamment avec des molécules nouvelles ou à usage nouveau, des hormones nommées incrétines GLP1 et des associations moléculaires qui ouvrent une médecine de précision permettant de perdre 10 à15 % du poids corporel. L’enjeu est de pouvoir transmettre ces outils aux praticiens afin de les mettre à profit des candidats les plus fragiles. Karine Clément, notre chercheuse INSERM française la plus pointue sur ce sujet de l’obésité, a présenté les résultats[1] de l’équipe composée de David NOCCA, chirurgien bariatrique, et Annick Fontbonne[2].

Conclusions

Admettons la situation pathologique de l’obésité. Reconnaissons aussi l’environnement obésogènes que nous offrons à nos enfants : une offre alimentaire de piètre qualité mais de très haute densité calorique, une composition en graisses saturées trop élevée, des sollicitations et tentations omniprésentes, et une sédentarisation dès l’enfance.

Trouvons aussi les moyens de partager les savoirs thérapeutiques avec les praticiens. Un grand pas pour l’humanité !

 

[1] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)02403-5/fulltext

[2] Prevalence of Overweight and Obesity in France: The 2020 Obepi-Roche Study by the “Ligue Contre l’Obésité” J. Clin. Med. 2023, 12(3), 925

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