Une étude participative menée au Royaume-Uni à l’initiative de deux fondations pour l’écologie, permet d’évaluer les populations d’insectes présents sur le territoire.
Après avoir nettoyé leur plaque minéralogique, des automobilistes volontaires devaient constater, grâce à une application smartphone et après chaque usage de leur voiture, combien d’insectes avaient percutés la surface de cette plaque. L’application a permis d’intégrer dans le calcul : à la fois la distance, la vitesse du véhicule, les paysages traversés, la météo, et l’heure du voyage dans l’objectif de déterminer au final le nombre d’insectes percutés par kilomètre.
Trois campagnes de mesures ont été réalisées entre 2004 et 2021 et 16 000 trajets ont été analysés, et ont permis de montrer que le nombre d’insectes retrouvés sur les plaques d’immatriculation britanniques a reculé de 72 % en l’espace de 17 ans.
En extrapolant, les chercheurs ont conclu que les populations d’insectes volants se sont effondrées de 60 % sur l’ensemble du Royaume-Uni, depuis 2004. Des résultats qui rejoignent malheureusement ceux de plusieurs études néerlandaise, française et allemande, qui ont également mis en évidence une perte de 75 à 80 % de la biomasse d’insectes volants sur les 20 dernières années.
Et les chercheurs de rappeler que les insectes rendent des services essentiels dans la nature, pour la pollinisation dans la chaîne alimentaire, et notamment pour les oiseaux qui nourrissent leurs petits avec. Si les insectes disparaissent, les oisillons ne pourront plus être nourris.
Baptiste Gaborit – Biodiversité : Qu’est-ce que l’« effet pare-brise », qui révèle que le nombre d’insectes a diminué ?