Jardins du Midi HALLES MANDAR
Dans un système alimentaire complexe, chacun aspire à retrouver le contrôle de son alimentation et de sa santé. Une des solutions est de s’intéresser de près aux données nutritionnelles et de devenir son propre prescripteur, son propre médecin. Mobile et connecté, le mangeur peut aujourd’hui mettre le médecin dans son assiette en s’appuyant sur l’information disponible. C’est donc aussi à un mangeur «scientifique» qu’il faut s’adresser désormais, avec ses attentes et ses contradictions.
Le mangeur scientifique contrôle son alimentation pour sa santé ou autre motif
L’alimentation, notre première médecine. Le vieil adage a toujours la cote et le mangeur sait désormais que son estomac est aussi son second cerveau. Il a aujourd’hui non seulement tout intérêt, mais aussi les moyens de faire les bons choix. Il peut diététiser son approche pour tendre vers une science de l’alimentation équilibrée, au bénéfice de sa santé et de sa longévité. Il lit davantage les étiquettes qu’il y a 5 ans, 53 % des consommateurs européens lisent les étiquettes (64 % aux Etats Unis ou 84 % en Asie) … Bof ? Mais si le salut ne passait pas l’étiquetage INCO ?
En se cultivant, cependant, et comme 97 % des Français, il perçoit que l’information disponible n’est pas si limpide, demande plus de traçabilité, une simplification des étiquettes, et toujours plus d’informations sur les produits.
Ces informations nutritionnelles ne lui servent cependant pas toujours dans son mode de vie, il assume parfois ces contradictions, fonctionne au gré des ses envies et cultive gentiment ses paradoxes. Les produits et cures détox ont ainsi pu devenir le graal, remèdes miracles d’un mangeur imparfait.
Le mangeur scientifique contrôle son alimentation parce qu’elle l’inquiète
Le mangeur scientifique sait que la diététique n’est pas le seul élément à prendre en compte pour une bonne alimentation. Celui des aliments à risques le préoccupe tout autant. Si le marché du bio explose, c’est parce qu’il répond à cette quête d’une alimentation santé, comme les allégations adorées «naturel ».
Le mangeur scientifique veut également savoir où se cachent les aliments à réduire, voire à proscrire : sucre, gluten, allergènes, additifs. Grâce à la technologie, il fait ses propres diagnotics et sait parfaitement utiliser applications mobiles ou testeurs pour savoir si l’étiquette, pourtant renforcée par la législation, se vérifie.
Fort de cette connaissance des risques et équipé de ces outils, le mangeur est devenu méfiant et tatillon, mais pas plus instruit, et de moins en moins autonome dans ses choix. Il peut même se radicaliser et développe parfois des orthorexies pour faire face à l’incertitude. Régimes sans gluten, sans sucre, sans sel, conduisant parfois à des pathologies plus graves comme l’anorexie ou la boulimie. Cette volonté de maîtrise traduisant surtout une impuissance. Si les notions nutritionnelles de base sont relativement bien partagées et diffusées, les connaissances et les théories évoluent, et il devient complexe de s’y retrouver. Ce qui hier était correct devient une erreur. Les régimes se contredisent eux-mêmes jusqu’à aboutir au constat qu’il faut en finir avec les régimes.
Un rapport à l’alimentation hors de contrôle ?
Pour reprendre le contrôle, le mangeur peut décider de revenir au fait-maison, mais comme beaucoup, il manque de temps et préfère les loisirs à celui de la préparation des repas. S’il est urbain, il sort de sa poche ce petit outil qui est « le prolongement de son cerveau », commande en ligne son repas sur une marketplace de restaurants ou sur ces plateformes dédiées à une saine restauration (Frichti, FoodCheri…) ou encore s’adonne au life-hacking.
Cela suffira-t-il à libérer le mangeur de sa relation pathologique à son assiette ? Dans une société du risque zéro, cela reste à prouver.