Rien ne va plus pour le Bio.
Pourtant, les signes de ralentissement commençaient à se faire sentir pendant le covid. Et l’inflation serait une explication beaucoup trop simple pour expliquer la dégringolade du Bio.
La crise est profonde : on est passé de +15 % par an jusqu’en 2020 à -15 % actuellement.
Certes, les ménages sont amenés faire opérer des arbitrages durant cette période inflationniste. Mais les professionnels le savent, le label pâtit d’un problème d’image.
En effet, l’aspiration à manger plus sain et la montée des préoccupations environnementales ont facilité l’émergence de labels concurrents. Ces labels de qualité, d’origine, simples allégations, etc. sont venus brouiller l’image du bio qui jusque-là caracolait en tête. Désormais, les consommateurs plébiscitent les circuits courts.Il faut dire que la déception est grande, car certains produits Bio ne respectent pas le travail digne, et ont un bilan carbone négatif (les serres chauffées par exemple) !
Par ailleurs, l’arrivée opportuniste de certains opérateurs (Carrefour, Leclerc, McCain, Bonduelle, Danone, etc.) sur le Bio, remet en cause le label et l’image qu’il véhicule. Et le décalage s’accentue entre idéal projeté dans la Bio et ce que les gens découvrent.
D’où la défiance à l’égard du Bio : 57 % des sondés « ont des doutes » sur l’origine Bio des produits (Agence Bio).
Le risque majeur à court terme est la déconversion, le nombre d’arrêts a progressé, passant de 2,9 à 3,7 % (Le Monde, 20-08-2022). Certaines coopératives encouragent leurs adhérents à revenir au conventionnel pour réduire les volumes bios et redresser les marchés (Agrapresse N°3870).
https://revue-sesame-inrae.fr/crise-du-bio-arret-sur-limage/