Une vaste expérience naturelle réalisée en Catalogne montre que déménager dans des zones où la pollution atmosphérique est plus élevée, est associé à une prise de poids chez les jeunes enfants.
L’étude a inclus 46 644 enfants et adolescents (âgés de 2 à 17 ans). Ils ont déménagé une fois entre 2011 et 2018. Inscrits dans les soins de santé primaires de Catalogne, les chercheurs ont relevé leur poids et leur taille, et calculer leur IMC au départ et à 180 jours.
L’analyse montre que :
- l’IMC augmente avec la pollution de l’air. L’effet était plus fort chez les enfants d’âge préscolaire et primaire.
- déménager dans des zones moins polluées n’a eu aucun effet significatif sur l’IMC.
- déménager dans des zones présentant des niveaux de pollution atmosphérique similaires était associé à une diminution de l’IMC.
Les mécanismes biologiques qui lient la pollution de l’air à la prise de poids ne sont pas entièrement compris. Ils peuvent inclure le stress oxydatif, l’inflammation du tissu adipeux, une absorption réduite de glucose. Mais aussi, une perturbation hormonale, des modifications du métabolisme ou une fonction pulmonaire réduite. L’augmentation du trafic peut également entraîner des changements de comportement. Passer moins de temps à l’extérieur, ce qui peut entraîner une augmentation du poids.
Les auteurs soulignent que même si l’ampleur des associations observées est faible, l’impact sur la santé publique mondiale pourrait être important. 56 % de la population mondiale vit dans des zones urbaines plus polluées.
Changes in air pollution exposure after residential relocation and body mass index in children and adolescents: A natural experiment study – Sarah Warkentin ett al.- https://doi.org/10.1016/j.envpol.2023.122217