Les anciens ne sont pas forcément dépendants
La confusion est trop fréquente entre vieillissement et dépendance. Avec l’allongement de la durée de vie, les campagnes de prévention et les progrès de la médecine, toutes les personnes âgées ne connaitront pas des situations de grande dépendance avant de mourir. Bien vieillir permet des opportunités nouvelles.
Derrière l’emploi des grandes catégorisations, comme celles des « séniors » ou des « vieux », le risque est ainsi de nier la diversité des formes de vieillesse. Or, un sujet de 100 ans peut en paraître 70 et vice versa.
La retraite : des grandes vacances ou une mise au rebut ?
Pour beaucoup, la retraite s’apparente à un « temps béni » heureux, symbole de liberté, de temps retrouvé et de spontanéité. Mais la valorisation de la retraite va de pair avec une forme de déni de la vieillesse. Des inquiétudes surviennent : peur de la maladie, de l’isolement, peur du veuvage. Toutes ces craintes limitent finalement les projections sereines, l’appréhension des problèmes liés au vieillissement et l’anticipation des situations de crise, sur le registre du « on verra bien quand ça arrivera ».
ANTICIPEZ !!
Ces difficultés à anticiper le vieillissement (notamment en adaptant ou en changeant de logement) créent alors des risques concrets pour les personnes âgées : selon l’Agence nationale de l’habitat (Anah), seulement 6% du parc de logement est adapté à la perte d’autonomie, tandis que plus de 130 000 hospitalisations et 10 000 décès par an interviennent à la suite d’une chute domestique. Entre le maintien à domicile et l’Éhpad, le système français reste prisonnier d’une vision binaire qui ne répond plus aux besoins d’une population vieillissante de plus en plus diversifiée.
IMAGINEZ, INNOVEZ
Des solutions alternatives existent déjà aujourd’hui, mais elles restent assez mal identifiées et peu prescrites. Parmi les plus attractives l’habitat alternatif (colocation entre seniors, béguinage, Babayaga, etc.) émergent de façon embryonnaire et suscitent l’intérêt de la population et des médias, au détriment parfois des solutions plus anciennes et installées comme les Résidences services seniors (RSS). Répondant à un réel besoin et bénéficiant d’une opinion globalement positive, ces dernières pourraient devenir un maillon important du bien-vieillir en conjuguant adaptation aux besoins locaux et ouverture sur le monde extérieur.
Cette faculté à anticiper son vieillissement est, de toutes façons, amenée à évoluer à terme sous l’impulsion d’une massification de l’aidance liée au vieillissement démographique. En 2030, un salarié sur quatre sera aidant. Et il se pourrait bien que la « génération sandwich » – cette génération d’aidants pris entre leurs enfants et leurs parents vieillissants – change la donne.
Il y a fort à parier qu’elle anticipera davantage son vieillissement et exigera des solutions adaptées à ses valeurs : liberté, mobilité et modernité.
Préparer, Anticiper
En attendant, la vieillesse se prépare : retrouver la conférence du CFIA sur le thème du mieux manger pour mieux vieillir. Béatrice de Reynal, PhD Nutrition, a évoqué les actions et innovations à mettre en place pour offrir à nos anciens, des opportunités nouvelles de se vivre heureux et longtemps. (Présentation disponible sur demande)
voir aussi notre article sur ce blog : Ne pas confondre ‘espérance de vie’ et ‘espérance de vie en bonne santé’: https://nutrimarketing.eu/ne-pas-confondre-esperance-de-vie-et-esperance-de-vie-en-bonne-sante/ |