La thèse de S. Thiron (université Toulouse 2), disponible sur HAL depuis septembre 2024, s’intéresse à la montée des inquiétudes face à l’alimentation industrielle. La critique de la « malbouffe » a accompagné le développement des filières agroalimentaires, au XXe siècle (voir un précédent bulletin), mais elle a été relancée, sur un mode « expert », avec la mise au point de la classification NOVA en 2009. La controverse sur les aliments ultra-transformés contribue alors à diffuser une « norme de rejet des aliments industriels » et une « injonction au plaisir » de cuisiner. Ce nouveau discours est reçu de manières différentes dans la population. Des observations réalisées sur la plateforme Ovalie et des entretiens permettent d’identifier une dizaine d’attitudes, allant de l’indifférence à la fascination, en passant par le dégoût et la colère militante. L’auteure les relie à différents profils. Par exemple, face à ce qu’ils perçoivent comme une entreprise de moralisation, les classes populaires et les jeunes peuvent jouer la provocation et éprouver un « plaisir transgressif » à manger les produits décriés (voir aussi cette vidéo).
Source : HAL Thèses https://theses.hal.science/tel-04710067v1