L’Anses publie les résultats des analyses d’eau potable relevée entre 2020 et 2022. L’analyse comprend de plus de 150 pesticides et métabolites de pesticides, ainsi que d’une cinquantaine de résidus d’explosifs. L’objectif, bien sûr, est d’améliorer l’eau de consommation.
Cette campagne a permis la collecte de 136 000 données sur eau brute et eau traitée.
Ces analyses concernaient 157 pesticides et métabolites de pesticides, c’est-à-dire des composants issus de la dégradation des produits phytopharmaceutiques. 89 d’entre eux ont été détectés au moins une fois dans les eaux brutes et 77 fois dans les eaux traitées.
Les relevés montrent une fréquence du chlorothalonil R471811, présent presque dans un prélèvement sur deux. De plus, il conduit à des dépassements de la limite de qualité dans plus d’un prélèvement sur trois. Or, ce métabolite est issu de la dégradation dans l’environnement du chlorothalonil, un fongicide interdit en France depuis 2020.
On retrouve le métolachlore ESA, un autre métabolite de pesticide, dans plus de la moitié des échantillons. Moins de 2 % d’entre eux dépassent la valeur de gestion de 0,9 µg/litre définie pour les métabolites non pertinents.
La campagne d’occurrence a également recherché les résidus d’explosifs et de 1,4-dioxane, une substance utilisée comme solvant. Des résidus d’explosifs ont été retrouvés dans moins de 10 % des échantillons d’eaux traitées, principalement issus de sites d’armement datant de la première guerre mondiale ou à proximité d’activités industrielles d’armement. Il s’agit notamment de métabolites de TNT et de substances utilisées plus récemment. 8 % des échantillons contient du 1,4-dioxane.
Les résultats de cette campagne d’occurrence constituent des repères scientifiques fiables pour compléter la liste de molécules à surveiller dans le cadre des contrôles sanitaires réguliers des eaux. Les autorités pourront également définir de mesures de gestion appropriées vis-à-vis des composés dépassant la limite de qualité.