Jouir de son alimentation est une tâche ardue qui nécessite un outillage physiologique complet, compétent et entraîné.
Prenez les papilles, par exemple : pour qu’elles soient performantes, elles nécessitent une certaine humidité. Je dirais même plus : elles doivent être correctement hydratées, propres, nettes.
En effet, les bourgeons du goût, insérés dans la muqueuse de la langue, ont une position peu enviable parfois : le tabac, une infection, ou tout simplement, un manque d’hygiène buccale suffit à les masquer.
N’accusez donc plus l’industrie alimentaire ou les temps modernes si les aliments d’aujourd’hui n’ont plus le goût de ce qu’ils avaient antan. Peut-être qu’alors, vous fûtes plus propres du bec.
Or, nous avons en bouche une flore naturelle protectrice qui compose comme un biofilm, barrière protectrice vivante entre nous et le reste du monde.
Pour atteindre les terminaisons nerveuses du goût, les molécules sapides doivent être solubilisées dans la salive et traverser ce film, composé de bactéries mêlées aux glycoprotéines de la salive.
Ses propriétés viscoélastiques permettent de lubrifier la bouche, de rendre la voix audible pour l’homme, de déglutir et de permettre une digestion normale… .
En vieillissant, les glandes salivaires sont moins performantes, la soif ne se fait pas correctement sentir, on prend des médicaments qui peuvent perturber l’hydratation de la bouche. La somme de tous ces éléments font une perte de sensibilité gustative bien gênante eut égard au fait que le plaisir de bouche reste, normalement, un des rares qui restent avec l’âge avançant.
La santé buccale est donc une priorité : non seulement la plaque dentaire (bactéries) mais également, des levures, des moisissures et champignons microscopiques comme Candida albicans peuvent infester ce milieu par ailleurs très favorable aux microorganismes.
La mauvaise haleine peut être une conséquence, l’altération de la perception du goût, une seconde.
Ne demandez pas à votre pharmacien de quoi nettoyer une bouche sale : bien des désinfectants et bains buccaux sont délétères pour le biofilm et aggravent la situation de déséquilibre et favorisent la déshydratation de la bouche.
Buvez, lavez, buvez…