Les Français consomment chaque année et depuis 50 ans toujours et toujours plus. Non seulement plus en volume, mais aussi, de nouveaux biens, ce que l’on nomme les mutations des modes de vie.
Thymichthys politus Red handfish pas content Auscape/Universal Images
Relativement aux revenus, nous consommons moins pour nous vêtir et manger, mais beaucoup plus pour communiquer, pour la santé et les loisirs.
Les Français estiment que les transports et la maison sont les principaux impacteurs sur l’environnement, Si dans l’imaginaire collectif, on considère que les transports ou l’habitat sont les secteurs les plus impactants sur l’environnement – notamment l’émission de gaz à effet de serre. Les équipements domestiques pèsent maintenant aussi lourd que les transports, l’habitat et l’alimentation : soit environ un quart des émissions. L’empreinte carbone par Français a été estimée en 2016 à 10,7 tonnes équivalent CO2.
Fabriquer, utiliser et recycler ou détruire ces équipements coûte horriblement cher à l’environnement, et nous ne nous en rendons pas compte du tout.
La plupart sont importés, et de loin. Or, nous possédons en moyenne non pas 34 équipements domestiques comme on le croît, mais 99 !! (Ipsos 2016).
L’Ademe a réalisé une évaluation portant sur 45 catégories de matériels. Publiée en septembre, cette étude indique les appareils à forte et faible composante électronique, les textiles, l’habillement, les chaussures, les meubles et produits pour sportifs.
Le « poids carbone » rend compte des émissions de CO2 engendrées pour chaque produit sur l’ensemble de son cycle de vie (pour sa fabrication, son transport, sa distribution…). La « matière mobilisée » correspond aux matières premières nécessaires pour produire cet équipement. Par exemple, les tonnes de terres excavées pour quelques grammes de minerai dans les puces de nos smartphones ou le pétrole nécessaire à la fabrication des plastiques de nos équipements. Ce poste pèse en moyenne 2,5 tonnes. Pour fabriquer ces équipements, 45 tonnes de matières premières auront dû être mobilisées ; sachant que le CO2 émis pendant tout le cycle de fabrication s’élève à 6 tonnes de CO2, soit l’équivalent de six allers-retours Paris-New York.
Le prix à payer en termes de dégradation des écosystèmes est très élevé, le processus de production des biens et services dans le monde ayant pour conséquence la pollution de l’eau (composés azotés, phosphatés), de l’air (particules fines, SO2 NOx…), des mers (plastique…) et des sols (différents polluants).
Cette situation a également des répercussions néfastes au niveau de la santé, fragilisée par l’exposition aux polluants présents dans l’environnement (air, eau, sol…) et les substances nocives contenues dans les produits (biens d’équipements et alimentaires). Et aussi au niveau économique, les coûts de la pollution, de la gestion des déchets et le renchérissement des ressources en raison de leur raréfaction pesant de plus en plus lourd.
Comment consommer mieux ?
Nous devons impérativement adopter de nouveaux réflexes consuméristes :
1- évitez de vous suréquiper : avez vous vraiment besoin d’un ouvre-boîte électrique ? D’un appareil pour couper les cheveux en 4 ?
Si oui, connectez-vous sur l’Ecolabel européen afin de voir quel équipement est le moins coûteux pour l’environnement.
2- Mon équipement est-il à mon échelle ? Adaptez la taille et la puissance de votre appareil à vos besoins réels.
3- Est-ce le bon moment pour renouveler mon appareil ?
88 % des Français changent leur portable alors qu’il fonctionne encore …
4- Quelle est la durée de vie de mon équipement ? Est-elle vraiment adaptée à mes besoins ?
Quelles sont les précautions à prendre pour mieux utiliser, mieux entretenir et prolonger la vie de mon équipement ?
Pour nous tous, entretenir ses biens, respecter leurs conditions normales d’utilisation, les réparer ou les faire réparer en cas de panne, et leur donner une seconde vie, en les donnant ou les revendant, sont des questions que tout consommateur soucieux devrait se poser avant d’acheter.
Merci à The Conversation