Illustration Michel de Gentile
Le nez dans le guidon, nous ne nous rendons pas toujours compte de l’évolution de nos envies et de nos comportements alimentaires.
Je reçois un dossier de presse vantant la réduction de l’alcool dans le quotidien des Français. Bieeeennn.
Je m’en étais bien rendue compte au nombre de bouteilles à prévoir pour un dîner entre copains. Au nombre de copains qui circulaient en vélo pour cause de maréchaussée. Toutefois, c’est bien un réflexe gaulois que de se vanter de consommations alcooliques inédites ! Lorsqu’on quitte les nationales, on se rend bien compte, notamment le samedi soir mais pas que, qu’il y a encore des comportements années 60’ illustrés de taux d’alcoolémie dépassant bien le chiffre 3.
Outre le danger immédiat et « mécanique » de l’ivresse, il reste que cette attitude vers une consommation interdite et si rigolote à contourner. C’est là que le bât blesse. Mais pourquoi les Français se comportement-ils parfois comme des délinquants ?
Lorsque vous prenez le bus, vous resquillez ? Non, sinon vous êtes un « délinquant ». Alors pourquoi conduisez-vous après 3 verres de vin ? Et pourquoi, les yeux sur Coyote, poussez-vous une pointe folle à 100 alors qu’on vous a dit de ne pas dépasser 80 ?
Non que vous soyez pressés, non. Juste le « plaisir de niquer la loi qui est faite pour les veaux ».
Côté nutrition, le chemin est pavé des mêmes exagérations, mais l’objectif est autre. Lorsque vous savez que votre médecin vous a « interdit » les desserts car votre glycémie est menaçante (et que vous risquez un traitement pour diabète), vous y allez quand même avec la mention « juste un petit morceau ». Idem pour « un touuuut petit morceau de beurre ».
Je demande souvent à mes patients : une plaquette de beurre, chez vous, elle dure combien de temps ? Si vous dépassez 10 g par personne et par jour, vous êtes dans l’excès. Désolée aux Bretons pour lesquels je compatis, mais qui savent par ailleurs éviter la graisse de palme et de coco.
Si nos exagérations nutritionnelles se sont un peu assagies, reste que les mentalités ne sont pas faciles à faire avancer dans le bon sens. Pensez-y ce soir, à l’apéro !