Le changement climatique est déjà là et il faut se préparer à la suite le mieux et le plus rapidement possible. L’urgence se heurte au temps long des filières agricoles. La plantation d’un arbre fruitier aujourd’hui produira pour les 40 ans à venir. L’adaptation en termes variétale et technique ne suffit plus. Désormais, il faut anticiper et diversifier. Il faut commencer dès maintenant à planter les variétés et les espèces adéquates à 2050.
De manière générale, on voit une remontée vers le nord des variétés. Le Bergeron remonte progressivement, d’ici 2050, de la vallée du Rhône vers le Bassin parisien, la vallée de la Saône et l’Alsace. Les variétés type Roussillon quittent le Roussillon pour le Bordelais, les Pays de la Loire, le Bassin lyonnais, car elles n’auront plus assez de degrés froids dans le Roussillon pour la floraison. Elles y seront remplacées par des variétés type Colorado avec moins de besoins en froid.
Ce qui est intéressant de noter – et qui peut paraître paradoxal – c’est que nous ne verrons pas une augmentation des pertes liées à la chaleur et à la sécheresse, car l’abricot décale aussi sa maturité dans le temps, elle avance. C’est ce qu’on appelle une stratégie d’évitement. Les récoltes d’abricots auront lieu en juin, voire fin mai, et non pendant les mois d’été avec chaleur et sécheresse. L’abricot va devenir un fruit de printemps.